À Eastwood, depuis qu’un premier couple d’amoureux s’y est embrassé, la maison hantée du parc d’attractions est devenue mythique : l’endroit où officialiser une relation. Mais le futur maire souhaite détruire ce parc laissé à l’abandon au fil des ans et profite de l’arrivée du Wolfgang pour démontrer aux citoyens de la ville la dangerosité de l’endroit. Pour des raisons diverses, Félix, Miguel, Zack et Léonie souhaitent toutefois que l’endroit demeure. Et ils uniront les forces que pour cela se produisent, devenant Rey, Pep, Babe et Effie une fois la nuit tombée.
Qualifié de « roman-bédé » par ses auteurs, le duo mère-fils Sonia Sarfati et Lou Victor Karnas, ce Quatre contre les loups reprend les codes des intrigues de superhéros tout en mettant en scène des jeunes qui n’ont pas de pouvoir, mais beaucoup de ressources. Abordant les thèmes de la manipulation politique, de la vengeance, de l’amitié et de la famille, les auteurs signent un récit qui captivera les lecteurs intermédiaires et avancés.
Œuvre alliant récit narratif et planches de bandes dessinées, ce Quatre contre les loups surprend par la qualité de sa présentation graphique d’abord. La douceur du papier (ne riez pas, ça joue dans l’expérience), le mélange des couleurs entre le noir de la narration et le mauve/rouge de la narration (chapeau aux transitions brillamment orchestrées) et les illustrations, fortes, efficaces et hors-normes. Puis c’est la richesse du récit qui plait. Si le début est plus complexe étant donné qu’il y a de multiples personnages et qu’il faut arriver à les démêler, l’intrigue est rapidement captivante et les ficelles bien tirées pour garder le suspens jusqu’à la fin. Certains personnages sont plus stéréotypés et certains développements prévisibles, mais l’ensemble est bien construit et offre plusieurs nuances, notamment en ce qui a trait aux personnages principaux, avec Miguel, bum repenti, Léonie, jeune fille au caractère trempé, Zack, joueur vedette populaire, mais aussi attentionné et Félix, porté par la force des souvenirs de ses parents. Le plus frappant reste toutefois le mélange des genres.
À côté de la plume fluide de Sonia Sarfati, les illustrations qui poursuivent l’histoire et mettent notamment en scène les épisodes de bataille sont spectaculaires. Le style de Lou Victor Karnas est atypique, avec des formes superhumaines qui rappellent le style des Incroyables et les combats sont aussi hors normes, gigantesques, comme si on quittait le réalisme du récit le temps des planches, face à des personnages plus grands que nature. Chapeau!
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