Philip déménage dans la petite ville de Freepoint parce que ses parents viennent de lui apprendre qu’il est un superhéros tout comme eux et qu’il doit développer ses pouvoirs en sécurité. Découvrant qu’il va rejoindre une communauté d’hommes et de femmes dotés de superpouvoirs, il s’attend bien sûr à sauver le monde, rien de moins. Mais voilà, à cause de sa cécité, il se retrouve dans la classe des handicapés, entourés d’autres jeunes aux capacités extraordinaires… mais limités par une déficience physique. Cependant, Philip n’est pas du genre à se laisser abattre et c’est entouré de ses nouveaux amis que le télékinétique luttera pour avoir le droit de participer normalement aux activités de la ville… même si cela implique de réels dangers!
Jeremy Scott propose une histoire de superhéros adolescents forcés d’être plus qu’extraordinaires par leur handicap. Les prodiges parle d’adolescence et de différence, oui, mais aussi de loyauté, de jalousie et de choix parfois dramatiques. Long et parfois un peu lent malgré les nombreuses surprises, ce livre s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
La première scène où le père de Philip prend l’adolescent à part en lui disant qu’il est temps d’avoir une conversation sérieuse et où Philip pense qu’il devra parler de sexe avec son paternel donne le ton. On est dans l’humour et le fantastique, dans une histoire qui joue avec les codes des superhéros (il y a des airs de X-Men dans ce récit), mais qui colle aussi aux questionnements normaux de l’adolescence. Oui, il y a des messages d’acceptation de la différence, de la force de l’amitié, de l’amour parental assez gros et ils sont parfois un peu appuyés, mais l’intrigue est rythmée par de nombreux rebondissements et captive le lecteur malgré quelques longueurs. Si Jeremy Scott n’évite pas tous les clichés malgré son évidente volonté (il a une chaine YouTube où il recense les clichés dans les films hollywoodiens...), il ne s’en sort pas trop mal, notamment à cause du handicap de ses héros. Si Philip est aveugle, Bentley souffre d’ataxie, un sérieux manque de coordination, Donnie est trisomique et Henry est paraplégique, ce qui augmente le niveau de difficulté de leurs ambitions et permet à l’auteur de faire preuve d’originalité. C’est donc un divertissement intéressant même s’il ne révolutionne pas le genre.
Merci aux éditions Michel Lafon pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour son oeil affuté!
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