Iris ressent beaucoup de colère face à cette mère qui ne vit que pour les apparences, qui s’intéresse à elle quand elle lui est utile et s’en détourne si ce n’est pas le cas et le feu l’aide à se calmer. Le feu et Thurston, un artiste de rue qui semble être le seul à la comprendre. Du moins, jusqu’à ce qu’elle rencontre son père, un millionnaire qui n’a jamais voulu d’elle et qui, sur le point de mourir, cherche à la revoir. Sa mère désirant plus que tout mettre la main sur la fortune, elle y amène Iris bien malgré elle. Elle ne s’attendait toutefois pas à ce qu’Ernest s’entende si bien avec Iris, peu importe que la jeune fille fasse tout bruler autour d’elle. En effet, ne fait-il pas la même chose de son côté?
Jenny Valentine parle de secrets de famille, de soif d’argent et de solitude dans Feu couleur #1, un récit tout en douceur malgré la colère qui couve. Fine psychologue, l’auteure aborde des sujets difficiles avec doigté. Attention toutefois, bien qu’assez brève, l’histoire est ponctuée par les aller-retour dans le temps et se révèle donc assez complexe.
Les troubles mentaux sont à la mode en littérature jeunesse, mais c’est le premier livre que je lis qui met en scène une adolescente pyromane. J’avais toutefois confiance en Jenny Valentine pour mener à bien cette histoire étant donné mes lectures précédentes de cette auteure qui raffole des familles cabossées, des héros qui n’en sont pas vraiment, mais qui marquent. Cette fois, c’est le lien entre le besoin irrépressible d’Iris de mettre le feu à son environnement et la passion d’Ernest pour l’Art qui sert de fil conducteur, la dernière acquisition du vieil homme mourant étant justement Feu couleur #1 d’Yves Klein…
La relation qui se tisse entre Iris et Ernest est habilement présentée et captive malgré l’absence d’action véritable. Ce qui fait la beauté du récit, c’est le chemin qu’Iris se crée malgré tout, avec ce père qui, elle en est persuadée, n’a jamais voulue d’elle, mais qui se révèle plus aimant, plus proche d’elle que sa mère, une femme avide, sans scrupule. C’est aussi le vieil homme qu’on sent frêle entre les lignes, mais qui est terriblement rusé et qui prendra sa revanche sur le tard. Revanche qu’il savourera en compagnie d’Iris. On sent toute la maitrise de l’auteure dans cette partie du récit, dans cette façon de mettre les choses en place peu à peu pour terminer son récit sur un feu d’artifice marquant. C’est un roman qui demande une implication, notamment parce que les aller-retour dans le temps demandent une attention particulière pour garder le fil, mais qui en vaut vraiment la peine!
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