Dans le monde de Matt, les enfants naissent en étant hermaphrodites, neutres de genre jusqu’à leurs seize ans. C’est à cet âge qu’ils font leur choix et, grâce à l’injection d’hormones, voient leur corps se transformer. Mais quand arrive son tour, Matt, pourtant à devenir un homme, est déclaré Porteur. Un gêne bloque les hormones et Matt devra subir des traitements encore plusieurs années avant de pouvoir voir son corps se modifier. Terrifié par cette perspective, Matt se met en quête de solutions alternatives. Et les rencontres qu’il fait pourraient bien lui faire voir les choses sous un nouvel angle…
Roman de science-fiction dans la lignée des dystopies puisqu’on est dans un univers post-catastrophe où le gouvernement est contrôlant et omniprésent, Les porteurs s’intéresse à l’impact du privé dans la procréation, mais aussi à la question du genre. Assez complexe, il s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
J’ai lu ce livre dans le cadre de l’écriture d’un article sur les romans parlant de transsexualité, ceux-ci étant arrivés en force sur les tablettes des librairies cette saison. C’est donc d’abord l’aspect identitaire qui m’a interpelée. Majoritairement écrit au « je » selon la vision de Matt (Mathieu, Mathilde) qui se questionne et qui découvre ce qui se cache derrière le modèle installé, le roman laisse aussi la place à Gaëlle, amoureuse mise de côté, et Flo qui devient Floriane un peu malgré elle. L’auteure permet ainsi au lecteur de voir un trio de réactions possibles au moment du choix du genre, ce qui est très riche. Elle ne s’arrête toutefois pas là et soulève aussi des questions sur la bioéthique et la manipulation des humains par le biais de cette société très contrôlante.
Le fond m’a donc beaucoup plu, mais j’aurais aimé aller un peu plus loin du côté de la résistance. Comme souvent dans les romans de ce type, l’intrigue est vaste et, le roman étant assez court, il y a des raccourcis, des coïncidences qui facilitent la quête d’informations, mais semblent trop faciles. On perd donc un peu en crédibilité, mais cela n’enlève heureusement rien au questionnement. À découvrir!
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire