Celle dont j'ai toujours rêvé

 
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Quand Amanda Hardy arrive dans sa nouvelle école, elle est étonnée de se rendre compte qu’elle attire le regard des garçons, est rapidement invitée par le groupe des filles populaires, s’intègre à merveille dans cette vie scolaire du Sud.

Parce qu’avant, Amanda s’appelait Andrew et que la transition s’est fort mal passée, comme en témoigne la cicatrice des points de suture qu’elle a dû avoir suite à un passage à tabac. Ayant décidé de trouver refuge chez son père, là où personne n’a connu Andrew et où Amanda pourra vivre pleinement, elle sait toutefois que le secret a un poids. Et que tout finit par se savoir…

Meredith Russo parle de transidentité avec beaucoup de doigté dans ce roman dont l’intrigue est située dans le sud des États-Unis. Fluide, mais assez long, il s’adresse aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

La transidentité est un thème qui revient de plus en plus souvent en littérature jeunesse et c’est tant mieux puisque les livres qui en parlent permettent aux lecteurs de mieux comprendre cette réalité et de mieux l’accepter (du moins, je l’espère) si elle croise leur chemin. Tout comme pour Éloi, publié au Québec chez de Mortagne, Celle dont j’ai toujours rêvé a été écrit par un auteur, une dans ce cas-ci, transgenre. Le personnage est donc crédible, basé sur la réalité et, Meredith Russo le dit elle-même dans sa postface, si Amanda ne représente qu’une possibilité parmi d’autre, elle reste un modèle en lequel d’autres peuvent se reconnaitre.

L’intérêt de ce roman est multiple. Il y a d’abord le secret, lourd, qui pèse dans cette petite ville très « Sud », où la plupart des jeunes vont à l’église et où les valeurs sont très traditionnelles. Le père est d’ailleurs intéressant parce qu’il est bourru et particulièrement désagréable au départ, mais qu’on comprend que c’est parce qu’il veut protéger celle qui a été son fils, qu’il ne veut pas la voir souffrir. Puis il y a l’histoire d’amour qui se tisse entre Amanda et Grant, ce dernier ayant lui aussi des zones d’ombres qui créent un mystère, créent une tension. La construction du roman fait aussi pour beaucoup, parce que c’est au fil du récit qu’on comprend ce qu’a vécu Andrew avant d’être Amanda, qu’on comprend toute la douleur qu’il a ressenti, tout ce qu’il voudrait laisser derrière. Mais pour vivre une relation amoureuse, il faut arriver à se livrer à l’autre et révéler un tel secret, surtout dans un milieu où les « bonnes valeurs » sont importantes, c’est dangereux.

Le hasard des choses a fait qu’au moment de terminer ma lecture, je suis tombée sur un billet de Julia, blogueuse de Allez vous faire lire, sur le roman Georges, qui parle de la même problématique, mais avec un personnage principal plus jeune. Dans son billet, elle dénonçait les multiples clichés du récit et ça m’a fait réfléchir à la présence de ceux-ci dans Celle dont j’ai toujours rêvé. Parce qu’il y en a, bien sûr. On est dans un roman américain, dans une ville du Sud, dans une société très patriarcale, dans une école secondaire où les codes sont clairs : les garçons jouent au football, les filles font les pompoms girls. Et pourtant, il y a des nuances et c’est ce que j’ai aimé. Grant joue au football, oui, mais c’est aussi un garçon sensible qui a beaucoup à révéler au fil du récit. Les filles qui entourent Amanda aiment bien passer du temps à faire les boutiques et à se maquiller, mais pas que. Bref, ce n’est pas parfait comme récit, mais c’est plutôt bien tourné. Et ceux qui sont intéressés par le thème y trouveront leur compte, avec une histoire d’amour en bonus. Lirez-vous?

Merci aux éditions Pocket Jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 10 mars 2017.

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