Tout se passe comme à l’habitude : Teddy passe par la consigne récupérer un sac qu’il n’ouvrira pas, récupère la moitié de sa paie, s’installe dans le train pour Bordeaux et attend que le temps passe avant de pouvoir aller déposer son colis dans une nouvelle consigne et de revenir à son point de départ plus riche de quelques centaines d’euros. Du moins le croit-il. Parce que dans son wagon, outre un couple de touristes suédois, il y a un autre adolescent qui ne semble vivre que lorsqu’il parvient à voler quelque chose, deux types à l’air louche, une femme en détresse. Et que les destins de tous vont se percuter dans les trois heures suivantes.
3 heures d’action à lire en 3 heures : voici l’accroche de ce roman qui parle des impacts de nos choix et propose beaucoup d’actions autour de trois personnages principaux, mais d’une palette de personnages secondaires aussi. Il convient aux lecteurs débutants, mais avertis puisqu’il est question de violence morale et physique.
Il faut d’abord mettre les choses au point : ce train n’est pas « le train de l’enfer » et ce roman n’est pas effrayant même s’il contient de l’adrénaline, du sang, un suicide, des fusils et fait référence au crime organisé. On est plutôt ici dans un récit dont la prémisse, tout se passe en trois heures, permet un condensé d’action et accrochera le lecteur (ou pas) dès le départ.
L’idée est bonne, on suit une multitude de personnages qui se retrouveront tous dans le même train au même moment et vivront un drame qui feront qu’ils n’en sortiront pas, ou du moins pas indemnes. Mais l’ensemble souffre d’être « trop » poussé tout le temps. Les cinq premiers passages se terminent par des phrases qui mettent l’accent sur ce qui arrivera : « Elle ne savait pas qu’elle ne le reverrait jamais ». J’ai déjà parlé de ma frustration devant ce type de méthode qui crée plutôt chez moi l’effet contraire : la répétition de cette annonce est frustrante. On ne veut pas savoir que l’action arrivera, on veut la voir ! Le narrateur omniscient est intéressant quand il parle de ce qui aurait pu arriver si certaines choses ne s’étaient pas produites, mais pour ce qui est de prévenir le lecteur de l’arrivée de la tension, on préfère encore les passages en italiques, qui entrecoupent le récit et nous permettent d’être dans la tête de l’un des personnages alors qu’il est à un moment charnière de sa vie.
Sinon, les deux personnages adolescents sont les plus intéressants parce qu’on découvre davantage leur histoire et leur psychologie. Le récit parallèle autour de l’adultère, qui fera entrer la contrôleuse en jeu, est correct et fait diversion, mais s’accroche difficilement au reste. Bref, je suis un peu déçue.
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