Quand elle était petite, Béatrice s’entrainait pour devenir une star du patin, aller dans les plus grandes compétitions, rafler toutes les médailles. Mais à quinze ans, la jeune fille n’est plus que la monitrice de patin au camp de vacances et, alourdie, déprimée, elle ne trouve de répit que dans la douleur qu’elle s’inflige à travers des coupures de plus en plus profondes.
Lorsqu’elle rencontre une nouvelle patineuse, Béatrice reconnait en elle la petite fille qu’elle était, et en sa mère, pleine d’ambition, la sienne. Et à son contact, elle se souvient des raisons qui ont fait que, du jour au lendemain, elle a complètement abandonné la patinoire.
Monique Polak parle d’automutilation, de rêves d’enfance et de pression sur les jeunes athlètes avec ce roman publié dans la collection C ma vie des éditions Guy St-Jean. Écrit dans une langue accessible, il s’adresse toutefois à des lecteurs avisés étant donné les sujets traités.
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu Monique Polak et cette romancière très douée dans les récits réalistes mettant en scène des adolescents en proie à des démons personnels cadre parfaitement avec la collection C ma vie. Elle a ainsi construit un récit autour d’une jeune femme qui semble normale, mais qui est aux prises avec de nombreux problèmes : sa mère, d’abord, qui lui reproche sans arrêt son poids, sa solitude, son attirance pour la douleur… Avec elle, ce sont les rouages de l’automutilation que l’auteure explore de façon crédible, touchante. Écrit au « je », le roman montre bien comment le combat est incessant avec soi-même, comment il est difficile de résister. Mais l’auteure fait aussi davantage, ancrant ces difficultés dans un passé difficile, abordant du même coup la pression qui est mise sur les jeunes athlètes par les parents et les entraineurs. C’est l’arrivée d’une jeune fille qui lui ressemble qui permettra à Béatrice de mettre des mots sur ses maux et au lecteur de comprendre ce qui a fait qu’elle en est arrivée là. L’ensemble sonne juste… à part la relation amoureuse qui nait dans ce tumulte. Ce serait chouette que la solution ne soit pas toujours l’amour, que ça ne passe pas toujours par ce beau ténébreux qui reconnait en l’adolescente blessée une personne merveilleuse et que cette attention sauve la jeune fille en détresse. Heureusement, il y a aussi le frère de Béatrice qui joue un rôle important et la rencontre avec la psychologue, notamment, semble plus cohérente.
En bref ? Un roman réaliste qui parlera aux sportifs et aux lecteurs passionnés de romans psychologiques.
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