Attention, ce livre est le troisième de la série. Commencez par le premier : Sauveur & Fils saison 1.
Monsieur Kermartin est persuadé que ses voisins ont mis des caméras chez lui pour l’espionner. Ella prend de plus en plus de liberté et ose se promener dans un parc vêtue en Elliot. Gabin sort de sa tanière pour s’occuper de sa mère, mais ne peut à lui seul vaincre un malêtre si puissant. À peine son père retrouvé, Samuel se rend compte que l’homme est lui-même un cas, au même titre que sa mère. Sauveur s’y perd et Louise se sent délaissée, perdue dans cette maison de garçon où les patients ont tous les droits…
Dans la veine de la Saison 2, cette saison 3 de Sauveur & fils se promène entre le cabinet de Sauveur et ses multiples patients et la maison derrière, avec sa famille recomposée, son vieux légionnaire qui se sent poussé vers la maison de retraite et sa vie réelle.
J’avais déjà un doute à la lecture du premier tome. À qui s’adresse Marie-Aude Murail avec ce livre? Qui est le public cible? Sauveur & fils, c’est un roman tout public, à la fois intéressant pour les adolescents qui se reconnaitront dans les patients et prendront plaisir à découvrir la vie de ce psy hors de l’ordinaire, mais c’est aussi un roman qui parle aux adultes parce qu’on y traite de problématiques qui les concernent. Et avec ce troisième livre, on glisse définitivement vers cet âge adulte. Oui, il y a les habituels patients ados, Ella, Gabin, Samuel et Alice (surprenante et vraiment intéressante Alice qui, même si elle n’est pas une patiente, en a tout de même les habits à quelques reprises), mais les principales préoccupations développées dans ce récit restent celles des adultes. C’est Sauveur qui arrive difficilement à conserver l’équilibre entre vies privée et professionnelle, Louise qui est aux prises avec ses vieux démons et a de la difficulté à se faire confiance (et donc à vraiment s’engager avec un Sauveur toujours fuyant), Wiener le pianiste en déroute qui est un grand enfant incapable de se tenir, des parents accros à leurs téléphones portables, un homme paranoïaque, des piques lancées envers les médecins qui médicamentent trop vite. Est-ce que c’est bien écrit? Oui, vraiment. Marie-Aude Murail a une plume, un ton, une habileté dans les dialogues qui la placent dans une case à part, dans ces auteurs intemporels qui savent parler de tout, même des attentats de novembre 2015 dans ce cas, avec une maitrise peu commune. Mais est-ce que ce livre plaira aux adolescents? Je ne sais pas. Ici, c’est vraiment mon âme d’adulte qui a été davantage touchée et j’ai l’impression que les personnages de Sauveur, Louise et compagnie semblent vouloir prendre plus de place, comme si c’était eux, les personnages les plus importants, et non pas les patients qui défilent dans le cabinet, aussi intéressants soient-ils.
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