Pour protéger les plus riches et les plus influents, les Diabolics ont été créés. D’aspect humain, ces machines de guerre sont entrainées à tuer sans état d’âme, puis connectées émotionnellement à leur maitre, celui qui deviendra leur seule raison d’être. C’est ce lien qui unit Némésis à Sidonia von Empyrée. Et quand le père de cette dernière menace l’empereur et que l’adolescente est convoquée à la cour, vraisemblablement pour y subir des représailles, c’est la Diabolic qui est envoyée à sa place. Obligée de jouer la timide et naïve alors qu’elle n’est que force brute, Némésis s’aperçoit rapidement qu’à la cour, rien de ce que l’on croit est réel et qu’elle n’est pas la seule à dissimuler ses intentions…
Roman de science-fiction qui valse entre alliances et trahisons, Diabolic est un roman qui en rappelle plusieurs, entre autres les dérives de la richesse de Hunger Games et la violence du pouvoir de Games of Thrones. Complexifié par l’impressionnante galerie de personnages et long (près de 600 pages), ce roman s’adresse aux lecteurs avancés et avisés, certaines scènes étant assez crues.
Les cent premières pages sont les plus faibles de ce roman pourtant doté de nombreuses qualités. En effet, le départ est plutôt lent et on croit difficilement en la totale neutralité de Némésis. Dès les premiers chapitres, elle a une voix, des inflexions, des émotions. C’est positif parce que cela nous permet de nous attacher rapidement à celle qui est le personnage principal, mais ça colle moins à ce qu’on veut faire croire à propos des Diabolics. Toutefois, dès que l’empereur convoque Sidonie von Empyrée à la cour et que Némésis est modifiée physiquement pour aller prendre sa place (en plus de suivre des cours afin d’arriver à respecter les règles de bienséances de la cour), l’intrigue devient intéressante et ne prend plus aucun repos entre les révélations, les attaques et les trahisons.
Le récit entraine le lecteur dans un univers de science-fiction où les humains vivent sur différents vaisseaux qui constituent des régions et continents, mais qui ont désormais rejeté tout ce qui est lié à la science pour plonger dans la croyance en le « vif cosmos ». On voit comment ceux qui sont au pouvoir ont bien l’intention de garder le « peuple » dans l’aveuglement alors que leur opposition voudrait remettre les sciences à l’honneur, ce qui est d’autant plus important que les installations se dégradent et que personne n’est en mesure de les comprendre, donc de les réparer. On est dans une cour volatile, où les retournements de veste et les trahisons sont fréquents et où les plus riches dérivent avec des sources de plaisir particulièrement cruelles. Le jeu des alliances est d’ailleurs captivant et le personnage de Tyrus, héritier réputé pour sa folie, est un des plus forts du récit (mais il l’aurait été encore plus si cette façade de folie avait duré un peu plus longtemps puisque ça donne des scènes extraordinaires). On en ressort avec l’impression d’avoir été bien diverti.
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