Il y a deux Frances Janvier. Frances l’Intello, celle que tout le monde connait, l’adolescente aux excellentes notes qui est représentante des élèves et passe ses soirées et ses weekends à travailler, et Frances la créative, la passionnée de Universe City, une chaine YouTube créée par Radio, un anonyme, celle qui dessine et poste ses créations sur un Tumblr. Les deux Frances cohabitent sans se croiser, du moins jusqu’à ce qu’Aled Last arrive dans leur vie. Et si ce dernier vient sauver Frances, il se pourrait bien qu’il ait aussi besoin d’elle, autant sinon plus…
Roman psychologique parlant de la pression qui vient avec la fin des études secondaires et l’entrée à l’université, Silence Radio est ancré dans le monde contemporain avec les références à Youtube et Tumblr. Assez dense et complexe, il rejoindra les lecteurs intermédiaires et avancés.
Bien que moins sombre que le précédent roman d’Alice Oseman, L’année solitaire, ce Silence Radio propose tout de même une atmosphère assez lourde, une tristesse certaine se dégageant des lignes de cette histoire parce que les deux personnages les plus importants semblent profondément déchirés entre la réussite scolaire (et donc sociale) et leur véritable passion. Si la mère de Frances (un modèle vraiment original) pousse sa fille à accorder moins (oui, oui) de temps à ses études, celle d’Aled est ce qui se rapproche le plus d’une psychopathe et amènera son fils très loin sur le chemin de la destruction. La première est la narratrice, mais c’est vraiment Aled qui crée le plus de tension narrative dans ce roman et son exutoire, la chaine Universe City est très chouette.
Comme elle l’avait fait avec L’année solaire, Alice Oseman ancre son récit dans la réalité de ses lecteurs avec cette chaine Youtube dont on voit le nombre d’abonnés grossir, l’influence des Tumblr (et de tous les espions amateurs qui y partagent leurs théories) et la vie de ses personnages principaux qui est sans arrêt partagée entre le monde virtuel et la réalité. Ça ne fait que donner plus de poids au récit, le rendant d’autant plus authentique. C’est d’ailleurs le sentiment général à la fin de cette histoire : elle est de celles qui trouveront leur écho chez les lecteurs.
À noter que le livre est paru chez Nathan en Europe et chez AdA au Québec. Quelle couverture préférez-vous?
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