Et si toi c'était moi ?

Sofia est une adolescente ordinaire de première secondaire vivant dans une famille aimante même si les parents sont souvent absents, réussissant bien à l’école, presque amoureuse. Mais sa rencontre avec Lali chamboule son quotidien. Le jeune homme est sans-abri, sans attache, se décrivant comme un oiseau, libre. Mais Sofia comprend qu’il souffre et cherche à l’aider, même si cela inclut lui faire passer l’hiver dans son grenier, à l’insu de ses parents…

Et si toi c’était moi aborde les thèmes de la liberté, de la différence, de la difficulté de se conformer à ce qu’on attend de soi à l’adolescence, mais aussi la boulimie, les relations fraternelles et l’identité sexuelle, le tout en un peu plus de cent pages. Bien que court, le roman est complexe, fait d’ellipses et ponctué de figures de style.

Mon avis

La plume de Line Legault est belle, c'est indéniable et cette lecture a été ponctuée de phrases magnifiques. Et l'histoire est intéressante, notamment avec le rapport à l'autre, à la liberté, le besoin de créer son propre chemin. Mais je suis restée sur ma faim.

En fait, je ne lis habituellement pas d’autoédition parce que j’ai l’impression que j’en reviens souvent aux mêmes critiques et, tout aussi intéressant soit-il, ce roman n’y échappe pas. Peut-être que je suis trop critique (sans doute), mais il y a ici des soucis de cohérence de temps (on passe du présent au passé simple et au passé composé), des transitions parfois difficiles entre les chapitres et des thèmes abandonnés au fil du récit. Néanmoins, Line Legault a écrit un livre qui mérite qu’on s’y attarde. Par l’histoire, l’évolution de Sofia et le sentiment d’ouverture que l’histoire fait naitre chez le lecteur, l’envie de connaitre la réalité des sans-abris que l’on croise souvent sans se douter de leur passé, de leurs besoins. Il y a aussi une belle poésie, des images magnifiques égrenées au fil des pages. Il aurait seulement fallu une direction littéraire plus resserrée pour faire de ce bijou brut un roman à la hauteur de son potentiel.

Merci à Line Legault pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision de mon billet.