Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante
C’est avec beaucoup d’amertume que Lane arrive à Latham. Atteint de la T 100%, un type de tuberculose, il doit être isolé comme des dizaines d’autres adolescents déjà confinés au sanatorium, car la maladie résiste à tous les traitements. Il met donc en veilleuse ses études et cette convalescence retarde son admission à l’université. De son côté, Sadie vit son séjour au sanatorium comme une renaissance, car ici, elle a des amis, un groupe dans lequel elle se sent bien. D’ailleurs, rien ne les empêche de se faufiler hors du périmètre de Latham après le couvre-feu.
Lorsque Lane et Sadie se croisent à la cafétéria, ils réalisent qu’ils se connaissent : du moins, ils ont été à la même colonie de vacances il y a quelques années. L’adolescente gardait un mauvais souvenir du jeune homme jusqu’au moment où la vérité met fin au malentendu. À partir de ce jour, ils deviennent inséparables, mais la vie leur réserve des surprises et, dans un endroit comme le sanatorium, des drames peuvent survenir à tout moment.
Demain n’est pas un autre jour est un roman à deux voix dans lequel Lane et Sadie se partagent la narration, ce qui permet au lecteur d’accéder au point de vue de chacun des personnages. Malgré un sujet lourd, la maladie, le propos demeure somme toute très lumineux.
L’histoire de Lane et de Sadie est loin de ressembler à celle de plusieurs personnages de romans où la maladie constitue la prémisse d’une relation amoureuse entre deux adolescents. Dans ce cas-ci, l’authenticité et l’amitié sont mises à l’avant-plan. Ces jeunes tentent de vivre pleinement et positivement ce confinement, et ce, en voyant l'avenir d’un autre œil. Lane adhère rapidement à cet état d’esprit lorsqu’il prend conscience que, lorsqu’il sera rétabli, une nouvelle vie l’attend, une vie telle qu’il la désire réellement. Ce n’est pourtant pas le cas de Sadie qui, au contraire, redoute le jour où elle devra retourner vivre dans sa famille. Les deux patients forment un duo qui se complète bien où les forces et les faiblesses de chacun créent un équilibre intéressant.
Un des éléments qui m’a plu, c’est la manière dont l’auteure a opté pour la T100%. En fait, cette dernière n’existe pas, mais la présence d’épidémies, comme celles de la grippe aviaire ou Ebola, il y a quelques années, a été son prétexte pour choisir la tuberculose sans toutefois tomber dans un univers postapocalyptique. Robyn Schneider propose d’ailleurs, à la fin du livre, un court dossier expliquant le processus quant au choix de son sujet et du traitement qu’elle en a fait.
Bref, Demain n’est pas un autre jour est une histoire remplie d’espoir et de lumière qui offre une réflexion très pertinente sur la vie et sur les choix que nous faisons.
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