Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante
Depuis que leurs parents sont décédés dans un accident de voiture, Patty, 20 ans, s’occupe de sa jeune sœur Mado, 15 ans. Cette dernière est une jeune fille sérieuse et responsable, tout le contraire de son ainée… qui doit d’ailleurs avouer qu’elle est enceinte après une escapade à Amsterdam. Trouver une solution s'impose : il ne faut pas que les services sociaux apprennent la nouvelle, car cela sonnerait la fin de la cohabitation, Patty ne pouvant pas s’occuper d’un enfant et d’une adolescente. La seule option est d’aller se terrer à la maison de campagne de la famille. Une fois là-bas, les deux soeurs pourront sans doute trouver une solution. Toutefois, la présence de deux jeunes Hollandais dans la maison voisine et l’arrivée impromptue de Luigi, ex-petit ami de Patty et père de l’enfant à venir, bouleversent les plans de Patty et Mado.
Grâce aux nombreux dialogues qui constituent une grande partie du roman, ce dernier se lit rapidement, d’autant plus que le vocabulaire utilisé est accessible. Les nombreux revirements de situations contribuent de plus à créer un rythme rapide et efficace et ce livre pourra rejoindre les lecteurs intermédiaires.
Dès le début du roman, le lecteur s’immisce dans le quotidien des deux soeurs Yazinsky. Dans ce récit où les temps morts brillent par leur absence, le lecteur avide d’histoire dramatique sera comblé. Les deux personnages occupent chacun la place qui lui revient, mais Mado se démarque par sa résilience, sa maturité et son sens de l’ironie. Les répliques qu’elle sert à son ainée constituent sans contredit un des points forts du roman. Vivacité d’esprit, sens de la répartie et humour grinçant font de Mado une adolescente dégourdie et c’est ce qui la rend attachante, contrairement à Patty, qui s’embourbe dans les mensonges et pour qui la générosité et l’empathie ne représentent pas des valeurs importantes.
Malheureusement, le récit en tant que tel, avec deux sœurs aux caractères différents, des revirements imprévus et des histoires d’amour, est loin d’être original. À maintes reprises, les filles se disputent, se boudent, s’excusent et se réconcilient, ce qui devient redondant et alourdit l’ensemble.
Bref, La vie comme elle vient ne révolutionne pas le genre et s’éloigne des autres romans d’Anne-Laure Bondoux qui a habitué ses lecteurs à des récits plus fouillés se déroulant au Chili ou dans le Caucase, par exemple. Le roman plaira tout de même à ceux qui recherchent une histoire simple où des thèmes sérieux sont abordés.
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