Meg a toujours eu l’impression de vivre dans l’ombre de Molly, sa grande sœur cheerleader, populaire, lumineuse. Meg est plus timide, moins jolie, moins sociable et elle se réfugie dans les livres et sa passion : la photographie. Mais quand elles emménagent dans une maison de campagne afin que leur père puisse s’isoler pour finir son livre, c’est Molly qui semble devenir une ombre. Molly est malade, doit passer du temps à l’hôpital et c’est Meg qui s’illumine, au contact de Will, un vieil homme qui est aussi passionné qu’elle de pellicule. Seulement, alors qu’elle sort de sa coquille, elle doit aussi apprendre à vivre avec la nouvelle réalité de sa sœur.
La maison d’édition Casterman réédite cet automne ce roman de Loïs Lowry paru d’abord sous le nom de Un été pour mourir. Avec ce roman qui se déroule avant l’arrivée des ordinateurs et de la technologie d’aujourd’hui, l’auteure parle du lien bien spécial qui se tisse entre deux sœurs, de passion, de deuil. Assez court, il convient à tous les lecteurs.
Celle qui est connue grâce au roman dystopique Le passeur propose tout à fait autre chose avec ce livre-ci, qui a en fait été son premier roman. On est ici dans un récit psychologique assez lent, qui met en lumière les petites choses de la vie, ces instants importants où on quitte l’enfance pour le monde adulte grâce aux rencontres que l’on fait, mais aussi aux durs coups de la vie. Grâce aux courbes inversées des deux sœurs, Molly d’abord très solaire, Meg beaucoup plus réservée, puis inversement, alors que la première s’éteint et que la deuxième prend son envol, Loïs Lowry aborde des thèmes universels de façon touchante. On est ici dans un univers beaucoup plus adulte puisque c’est la rencontre de Meg avec Will, vieil homme isolé qui se révèle plein d’humour et de ressources, puis d’un couple qui emménage tout près, qui changera la façon d’approcher la vie de la jeune fille, mais on est aussi dans un roman sur l’adolescence, période de la vie pleine de doutes, d’envie, d’essais.
C’est un livre sensible, plein d’humanité, pas le genre qu’on ne peut refermer sans l’avoir terminé, mais de ceux qui laissent une empreinte une fois la dernière page tournée.
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