La mère de Talia, surnommée l’India, l’Indienne, est passionnée par le territoire de l’Itawapa et son peuple presque entièrement décimé. Bien décidée à sauver l’Ultime, le dernier homme de la tribu, elle y habite. Son dernier message datant de plus de deux mois, sa fille s’inquiète. Et décide d’avertir la police, de prendre tous les moyens pour retrouver sa mère, même si cela signifie qu’elle doive se rendre sur place et réveiller les souvenirs que son grand-père essaie d’enfouir tant bien que mal sous l’alcool…
Xavier-Laurent Petit touche à l’universel avec ce roman qui aborde les liens de la famille ainsi que les territoires protégés, détruits par l’appât du gain. Entrainant le lecteur dans la forêt amazonienne, là où les serpents, l’humidité et les prédateurs sont nombreux, il dépayse et fait réfléchir.
Ce n’est pas un livre facile d’approche. D’abord il y a la couverture, puis le thème qui peut sembler lourd ; on n’est pas ici dans un récit d’aventures impossible à lâcher. Et pourtant, il ne faut pas très longtemps pour se sentir emporté par cette histoire que Xavier-Laurent Petit a tissée avec beaucoup de doigté. Le début est assez fort, avec la rencontre entre une tribu autochtone complètement coupée du monde et l’univers moderne, les machines gigantesques responsables de la déforestation. Puis il y a un drame et… on revient des années plus tard, avec une héroïne plus près des lecteurs. Tout est lié bien sûr (et le lecteur expert le comprendra bien vite), mais avant d’en voir toutes les nuances, il faut d’abord suivre la quête de la jeune adolescente qui, un soir de faiblesse, alors qu’elle n’a plus de nouvelles de sa mère depuis trop longtemps, demande à son grand-père de lui tirer les cartes. Et même si elle sait qu’il ne dit que des foutaises, un doute s’installe… et si?
Là commence le voyage. Et Xavier-Laurent Petit, très juste dans sa façon d’aborder la psychologie de Talia, et du Vieux, notamment, a aussi une capacité impressionnante pour construire des décors qui nous semblent réels, entrainant aussi son lecteur dans la moiteur de la forêt, à la rencontre d’une terre quasi sacrée que bien peu de gens ont foulée à laquelle on s’attache aussi, ce qui donne d’autant plus de force lorsqu’arrivent de nouveau les machines et leur soif de pétrole, leur envie de tout détruire. S’il y a bien quelques raccourcis, on ne peut que saluer ce récit qui marque et fait réfléchir.
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