Emma et Béatrice ont obtenu le droit de vivre en appartement pour leur première année de cégep et les deux amies comptent bien en profiter. Pour arriver à payer de loyer, elles doivent toutefois avoir une troisième coloc, Mia, tout juste arrivée de Québec. Une vie à trois qui ne sera pas de tout repos, surtout qu’il faut se faire à la nouvelle liberté, à un nouvel horaire et… aux nouvelles fréquentations. Alors que Béatrice tente de se faire accepter par les amis de son amoureux, Emma tombe sous le charme de Théo. Sauf que celui-ci embrasse Mia au premier party commun et que l’adolescente s’est toujours promis de ne jamais « récupérer les restes » des autres…
Les Malins proposent une histoire autour des changements qu’entraine l’arrivée au cégep avec ce roman vif et punché, rythmé par des dialogues rendus dans une forme théâtrale. Abordant les thèmes de l’amitié, de l’amour, des secrets et de la colocation, Nadia Lakhdari s’adresse à des lecteurs matures.
L’arrivée au cégep est peu abordée en littérature jeunesse québécoise, et pourtant c’est un moment charnière… tout comme l’est la première colocation. Il y a clairement une envie de lire à ce propos et Nadia Lakhdari y répond bien avec cette histoire très réaliste qui met en scène des personnages authentiques auxquels on croit, et aborde différents thèmes en lien avec cette grande étape de la vie. Au fil des chapitres, le lecteur découvre le mode de vie qui change, les désillusions, le stress, la première expérience en appartement, les amitiés qui changent et les secrets qu’on garde parfois en pensant faire pour un mieux. Même si l’histoire reste assez simple, Nadia Lakhdari a su insuffler un rythme grâce à de nombreux rebondissements, notamment en lien avec les nouvelles amitiés de Béatrice et les amours d’Emma, si bien qu’il est difficile d’arrêter un chapitre sans commencer le suivant… et que la finale est particulièrement frustrante (heureusement, la suite est déjà disponible!).
Toutefois, malgré toutes ces qualités, il m’a fallu un temps d’adaptation au départ parce que le style est particulier, avec une narration souvent minimale et des échanges rendus sous une forme théâtrale.
« Béatrice acquiesce et tend la main vers son téléphone qui vibre.
BÉATRICE (en roulant les yeux) : C’est ma mère. Ça fait genre dix textos qu’elle m’envoie ce matin.
EMMA : C’est vrai qu’elle avait l’air un peu stressée, hier soir, en partant. »
Ça rappelle un peu le style direct utilisé dans la série Léa Olivier, mais si Catherine Girard-Audet arrive à rendre le tout très fluide, c’est parce qu’on est dans des paroles rapportées. C’est moins naturel ici, alors que la narration est à la troisième personne et qu’on a souvent l’impression que plusieurs éléments auraient pu passer dans la narration. On s’habitue à la longue, mais ce n’est jamais tout à fait oublié.
En bref? C’est un roman qui présente un thème peu abordé et qui procède une structure intéressante qui multiplie les rebondissements, et donc l’intérêt, mais dont on peut remettre la forme en question.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire