Lucas

Lucas n’a qu’un seul objectif en tête : atteindre la Ligne Nationale de Hockey. C’est ce pour quoi il s’entraine autant depuis qu’il est tout petit, ce pour quoi il fait autant de sacrifices, même quand il est question de sa relation amoureuse. Poussé par son père, il met tout de côté, école comprise, pour se concentrer sur son but et est certain de l'atteindre : après tout, il est le meilleur joueur des Mambas… jusqu’à ce qu’il perde pied. Un soir où il surprend ses parents en pleine chicane à la maison, encore à propos de lui, il se fait frapper par une voiture. Et ne pourra sans doute plus jamais jouer au hockey. Il va donc devoir apprendre à vivre autrement, sans que tout tourne autour de la patinoire. Et convaincre son paternel d’en faire autant.

Mathieu Fortin parle de l’obsession du sport dans ce roman réaliste basé sur des faits vécus, abordant par le fait même la pression familiale et la réalité des sportifs de haut niveau ainsi que toute la difficulté de se reconstruire quand son rêve part en fumée. Accessible, il convient à tous les lecteurs.

Mon avis

Mathieu Fortin a longtemps plongé ses lecteurs dans des mondes imaginaires, mais ce deuxième roman qu’il signe dans la collection C ma vie vient confirmer qu’il maitrise tout aussi bien les œuvres réalistes. En effet, on croit totalement en son personnage de Lucas et il a su doser son récit pour captiver malgré une intrigue davantage psychologique.

Il faut dire qu’il a choisi de jouer sur plusieurs histoires en parallèle. Il y a bien le rapport de Lucas au hockey, mais aussi ses difficultés scolaires, sa relation difficile avec son père, la prise de poids de sa mère (on sent bien que c’est un sujet qui tient à cœur à l’auteur de Mathias), les relations amoureuses, les relations amicales… le tout vraiment bien intégré de sorte que ça semble naturel.

Le roman prend vraiment son envol dans la deuxième partie, après l’accident, à la fois parce que les émotions sont plus à vif et parce que, comme l’accident est annoncé dans le résumé… on l’attend. Le début n’est toutefois pas ennuyant. Il y a quelque chose de fascinant de voir comment Lucas est intensément pris dans son rêve, comment il met tout le reste de côté et comment il a finalement bien peu confiance en lui une fois qu’il est hors de la patinoire.  

Merci aux éditions Guy St-Jean pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!