La vie à mille décibels

Grace a des difficultés à bien se sentir avec les autres. Asperger, incapable de trouver les bons mots au bon moment dans les situations du quotidien, elle se trouve bien chanceuse d’avoir Anna comme meilleure amie. Et quand les émotions deviennent trop fortes, quand elle n’arrive plus à gérer les stimulations extérieures, elle sait qu’elle peut se réfugier à l’écurie, où l’attend Mabel, son cheval. Et ce calme, elle en aura bien besoin quand un nouveau fera son entrée à l’école et que sa mère se fera une nouvelle amie. Les choses changeront… et elle devra s’y adapter!

Roman réaliste assez lent puisque racontant le quotidien de Grace, La vie à mille décibels aborde les thèmes de l’amitié, de l’amour et de la famille. Écrit dans une langue accessible, il s’adresse à tous les lecteurs.

Mon avis

D’entrée de jeu, sachez que si vous êtes attiré par ce livre parce que vous voulez en apprendre davantage sur les personnes atteintes d’Asperger (forme d’autisme), vous serez peut-être déçus. En effet, Rachael Lucas évite (et moi j’en suis bien heureuse) d’appuyer sur ce point et n’offre pas de définition ni de manuel pratique. En même temps, pour avoir côtoyé plusieurs Aspergers dans le cadre d’un ancien boulot, je trouve que c’est super bien rendu (l’auteure est elle-même Asperger) : une hypersensibilité, cette impression que tous les sens sont poussés au maximum et des moments explosifs… justement parce que vient un moment où tout est trop fort. La difficulté des relations interpersonnelle est aussi intéressante et au cœur du récit (après tout, c’est une histoire d’amour).

La vie à mille décibels, c’est au final un roman du quotidien assez typique, où l’on suit une adolescente qui a des particularités, oui, mais qui vit aussi les mêmes moments importants que les autres : perte de repères en amitié, tension à la maison, nouvel amoureux, désir de plaire, etc. C’est parfois un peu long, il n’y a pas de grandes surprises ou de montée dramatique intense. Certains thèmes auraient pu être plus poussés, mais le récit reste intéressant, notamment pour le cheminement de l’héroïne en lien avec sa confiance en elle-même.  

Merci à Albin Michel pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!