Billy a quinze ans et est esclave dans une plantation de Georgie, aux États-Unis. Juste avant de mourir, celle qui s’est toujours occupée de lui lui donne une boucle d’oreille précieuse, qui appartenait à la mère de l’adolescent et qui fait partie de son histoire. Mais quand Billy décide de regarder cette boucle alors qu’il est dans la maison des maitres, il est accusé de vol et il doit fuir.
Fuir les chiens lancés à ses trousses, fuir Kingsbury, le chasseur d’esclaves qui le piste, tout au long de sa route vers le nord, vers la liberté, aidé par tous ceux qui se sont engagés dans la résistance, les Quakers qui balisent ce chemin nommé l’Underground railroad.
150 ans plus tard, Jasper découvre le cahier dans lequel son aïeul raconte sa fuite. Et le jeune homme prend conscience que s’il veut découvrir ses racines, il devra remonter le fil de l’histoire de Billy, de la Georgie jusqu’en France…
Divisé en deux parties distinctes, mais qui se répondent, Marche à l’étoile parle d’esclavage et de liberté, de racines et d’appartenance. Assez complexe, mais écrit dans une langue accessible, il convient aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Ce roman offre un récit sombre et pourtant lumineux parce que Billy est un adolescent déterminé qui veut s’en sortir et que son parcours est jalonné de gens bienveillants (même si certaines de ses rencontres ne sont pas toujours heureuses). Hélène Montarde a donc choisi de parler de la quête de liberté pour aborder l’esclavagisme, racontant les conditions de vie des esclaves tout en amenant son héros sur le chemin du nord. On a donc une intrigue qui n’est pas trop lourde, mais le lecteur comprend bien toute l’horreur de la réalité de ces hommes et de ces femmes, d’autant que Kingsbury montre bien le commerce de « reprise » des esclaves, rarement abordé en littérature jeunesse et pourtant terrifiant.
Puis commence la deuxième partie, qui est vraiment intéressante psychologiquement… mais trop facile. Le changement de point de vue permet à l’auteure d’aborder le besoin de racines des descendants d’esclave, avec ce Jasper qui s’aperçoit de tout ce que son aïeul a traversé… mais aussi qu’il ne sait pas du tout qui il est et d’où il vient. On comprend sa quête, mais comme l’auteure a voulu qu’il parvienne à trouver des réponses, elle a dû mettre en scène plusieurs coïncidences qui peuvent faire grincer des dents. Bien qu’on souhaite qu’il puisse accomplir sa quête, certaines découvertes sont juste incroyables et rendent cette deuxième partie moins forte.
N’empêche, pour toute la quête de Billy et pour le lien entre l’histoire des esclaves (qui n’est pas si lointaine, rappelons-le) et celle de leurs descendants, cette histoire est intéressante.
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