Quand son frère brandit le drapeau coréen à la fin du discours de fin d’année, au nez et à la barbe des soldats japonais, les envahisseurs, Sohn Kee-Chung doit courir pour ne pas être rattrapé. Et c’est là qu’il se découvre une passion pour ce sport. Dès lors, marcher n’a plus aucun intérêt. Guidé par son enseignant, il développera sa technique et pourra ainsi aider son père en allant chercher des fruits en Chine pour satisfaire les Japonais, ou encore se rendre jusqu’au camp où son frère a été fait prisonnier suite à sa trahison.
Vainqueur d’un premier marathon, Sohn Kee-Chung est recruté par une université japonaise où il peut améliorer encore sa technique et, en 1936, il est invité aux Jeux olympiques. Mais alors qu’il voudrait pouvoir courir pour son pays, il doit porter le drapeau de ceux qui humilient les siens jour après jour et courir sous le nom de Kiteï Son.
Journaliste, François-Guillaume Lorrain signe un ouvrage basé sur des faits réels et lève le voile sur la réalité coréenne des années ’30 à travers le destin d’un marathonien d’exception. Bâtissant son intrigue autour des grands moments de la vie de Sohn Kee-Chung, mais aussi de la Corée elle-même, il s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Pour être tout à fait honnête, je ne serais probablement pas allée vers ce titre s’il n’avait pas été finaliste au Prix Jeunesse des Libraires. Une histoire de course (moi qui hais le sport), un roman historique sur la Corée... Et pourtant, je me suis retrouvée prisonnière de cette histoire, à faire des recherches sur Internet tout au long de ma lecture pour dégoter des informations supplémentaires, à me passionner pour ce pan de l’Histoire qu’on connait peu en Occident et qui a pourtant été marquant et qui fait référence à la liberté, l’appartenance et le dépassement de soi.
Avec beaucoup de doigté, François-Guillaume Lorrain a su écrire à la fois l’histoire personnelle d’un garçon, d’un homme, et celle d’un peuple, forcé à la soumission et pourtant marqué au quotidien par de petits actes de résistance. Ce n’était pas gagné au départ parce que Sohn Kee-Chung est assez froid, concentré sur la course, mais son parcours est remarquable et on s’attache finalement à lui parce qu’on admire son amour, son dévouement pour sa patrie, qu’on ressent toute sa douleur face aux humiliations et aux sacrifices.
Ne faites pas comme moi et osez, c’est un de ces romans qui permettent aux lecteurs d’ouvrir son esprit à d’autres réalités tout en le divertissant grâce à une plume efficace.
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