Jean-François a décidé de relever le « défi littéraire ado 2018 » de Sophielit. En janvier, il a voulu lire un roman historique adolescent. Voici son billet sur celui qu’il a lu!
En 1943, dans un village de la France occupée par l'Allemagne nazie, Paul prépare sa vengeance. L’adolescent côtoie la misère depuis deux ans, et il en a assez! Il y a d’abord eu l’incendie à la scierie, provoqué par les occupants, qui a mené son père au chômage et à l’ivrognerie. Puis, il y a deux mois, son frère adoré Gilbert, parti en travail forcé de l'autre côté de la frontière, est mort chez l’ennemi.
Paul est convaincu que c'est son voisin Dugain qui, en plus d'avoir sali l'honneur de son frère, a vendu celui-ci aux Allemands. Pour le punir, le jeune homme prépare son plan en le guettant et en surveillant les allées et venues des officiers nazis à sa maison. Il n'a pas encore eu le courage de rentrer dans la résistance française, mais il est maintenant l'heure de passer à l'action…
Tu vas payer est un court roman traitant de la résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Il présente un récit oscillant entre l’histoire de Paul depuis le début de la guerre et la vengeance qu’il est sur le point de réaliser, en octobre 1943. Écrit par l’auteure française Agnès Laroche, le livre s’adresse à tout adolescent intéressé par la vie sous l’occupation militaire, malgré un vocabulaire régional qui peut compliquer la compréhension pour le lectorat québécois.
« Dugain est un gros salopard. »
Cette phrase d’ouverture donne le ton pour une histoire construite sur la haine l'injustice. Entre l’amour de sa famille et celui de sa nation, entre la peur de mourir et celle de voir ses raisons de vivre s’éteindre, Paul recherche la lumière dans toute cette obscurité. Aveuglé dans celle-ci, il n’entrevoit malheureusement que la vengeance comme salut, une vengeance tournée vers son voisin qu’il soupçonne de collaboration avec l’ennemi.
En progressant dans le livre, le lecteur découvrira des faits de guerre surprenants sur l’occupation, concernant par exemple le travail forcé ou les peines encourues par ceux qui combattent l’armée allemande. L’auteure fait d'ailleurs un appréciable cadeau à ses lecteurs : à la fin de chaque chapitre parait un authentique document d’époque, comme une affiche de propagande, qui vient appuyer historiquement la fiction. Génial!
Toutefois, si j’ai aimé le cadre historique du roman, je n’ai pas accroché sur son narrateur et personnage principal, Paul. Malheureux, aigri, violent, je le trouvais lourd, difficile à supporter. Et cela prend du temps avant de saisir toutes les raisons de sa souffrance. Je comprends l'intention de l'auteure de montrer à quel point la guerre affecte négativement toute une population, mais, du coup, la lecture peut devenir épineuse. Cela m’aura pris deux tentatives pour terminer ce livre acheté il y a plus d’un an. Mais est-ce que je regrette aujourd’hui ce petit moment de lecture? Non… parce que vous n’avez pas encore lu la surprise que nous réserve la fin, qui arrive alors que se préparait le plus laid!
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