Quand, à tout juste dix ans, Benjamin se fait proposer par son père de « partager une destinée d’aventures à travers le monde », il ne s’attend pas à se retrouver au beau milieu de la révolution mexicaine, à côté de Pancho Villa, à fomenter un complot pour reprendre Ciudad Juárez. Il ne s’attend pas à voir son train se faire attaquer, à détourner un attentat à la bombe, à tomber sous le charme des yeux d’une Mexicaine. Et pourtant, tout ça arrivera… tout ça, et bien d’autres aventures.
Dans ce roman d’aventures au rythme effréné, premier titre de sa nouvelle série Le Siècle des malheurs, Camille Bouchard emmène ses lecteurs dans le Mexique des années 1910 et l’ambiance échevelée de sa révolution. Court, rythmé et écrit dans une langue accessible, il convient à tous les lecteurs.
Avec un narrateur qui s’exprime à la première personne, un récit qui est parsemé d’espagnol et une intrigue qui avance à deux-cents kilomètres-heure, Camille Bouchard débute en lion cette nouvelle série et accroche instantanément son lecteur. Il faut dire que le sujet est fascinant : un père qui se révèle voyou, brigand, qui entraine son fils de dix ans à New York d’abord, puis un peu partout aux États-Unis avant de lui proposer d’aller « apprendre l’espagnol » de l’autre côté de la frontière, alors que la révolution fait rage. À travers les yeux de Benjamin, on découvre l’effervescence de cette époque, la folie des hommes qui la vivaient, la soif de liberté d’un peuple, la rigueur d’un révolutionnaire, des années plus grandes que nature.
De nouveau, on sent que Camille Bouchard a fait ses devoirs et connait son sujet sur le bout des doigts. Cela se voit dans le souci des détails, dans la trame narrative, dans les informations qu’il glisse subrepticement tout au long de cette aventure extraordinaire. Ainsi, on apprend tout en se divertissant, on découvre toute une réalité avec Benjamin, alors qu’il est difficile de refermer ce livre, très court, sans l’avoir terminé. Un récit qui se lit d’un souffle, une histoire d’aventure qui donne envie de grands espaces, de passion et d’aventure. Cette série est prometteuse!
J’aime beaucoup les romans historiques de Camille Bouchard. Encore une fois, avec Pistolero, l’auteur nous fait vivre sa passion pour l’histoire. Dans ce récit survolté, la Révolution mexicaine en trame de fond se marie naturellement aux aventures de Benjamin et de son voyou de père : dynamite, coups de fusils, détournement d’un train. C’est le parfait décor pour des aventures rocambolesques!
Toutefois, contrairement à plusieurs de ses autres livres historiques, je ne peux pas affirmer, en refermant celui-ci, qu’il permet aux lecteurs de s’initier correctement à cet épisode de l’histoire. Mises à part les deux pages de notes à la fin, quelques informations historiques sont glanées, mais toujours dans le but de servir le scénario. D’un point de vue, j’apprécie, et je préfère cela à l’inverse : un livre où on sent les informations plaquées, où on devine le récit comme le prétexte au cours d’histoire. Et étant donné la minceur du roman et la complexité du conflit, on en excusera facilement l’auteur. Également, peut-être que Pistolero allumera l’étincelle qui amènera ensuite le lecteur à lire davantage sur cette révolution, comme je l’ai moi-même fait tout au long de ma lecture.
Qu’en est-il donc, au final, de l’aventure de Benjamin? Si j’aime l’originalité de la mise en scène (deux Québécois dont un jeune préadolescent qui se joignent aux sanglants révolutionnaires de Pancho Villa du début du XXe siècle), j’ai l’impression qu’elle tombe parfois dans la caricature, surtout lorsqu’il est question des adultes. C’est d’ailleurs ce style léger qui permet de sourire en lisant des passages assez violents, comme plusieurs menaces de mort au pistolet. En outre, le début du roman est assez descriptif et met un peu de temps à décoller. J’imagine que cela est dû à la mise en place du premier tome de la nouvelle série. Ce n’est que lorsque l’attaque de Ciudad Juarez se prépare que le ton du roman devient bien accrocheur pour les lecteurs. À partir de là, avec le train détourné, il faut attacher sa tuque!
Bref, Pistolero est un premier tome correct, qui se veut léger et humoristique, mais avec une finale qui donne clairement envie d’essayer le deuxième : Indochine!
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