La chanson d'Orphée

Sur la plage, parmi le groupe de copains, Claire ne pense qu’à Ella, sa meilleure amie, celle qu’elle aime profondément et qui n’a pas pu être là. Elle a beau se perdre dans les bras de Sam, ses pensées sont entièrement tournées vers Ella. C’est donc tout naturellement qu’elle appelle cette dernière quand un musicien envoûtant, Orphée, fait son apparition sur la plage et se met à chanter ses compositions. Pour qu’au bout du fil, Ella puisse entendre.

Mais elle n’avait pas prévu la suite. Pas prévu qu’Ella tombe amoureuse d’Orphée, que le nomade décide de la retrouver, qu’ils partagent un amour fusionnel si souffrant pour Claire. Et qu’Ella disparaisse à tout jamais…

Ella et Orphée, c’est Eurydice et Orphée, personnages du mythe grec qui prennent ici vie dans un univers des plus contemporains, au nord-est de l’Angleterre, tout en restant intemporels. Complexe, écrit dans un style bien particulier, le roman s’adresse aux lecteurs aguerris.

Mon avis

Il y a d’abord eu Nouvelle-Sparte d’Éric l’Homme, et maintenant cette Chanson d’Orphée de David Almond. Gallimard ferait donc dans les styles particuliers cette rentrée? Dans la relecture des mythes grecs? De nouveau, ce roman est un objet un peu étrange. De par son histoire, réécriture du mythe d’Eurydice et Orphée, racontée par la bouche de Claire, toujours ambigüe sur la nature de son amour pour Ella, de par son écriture aussi, avec des dialogues directs, des ellipses, de par le contexte, finalement, ancré dans le monde d’aujourd’hui, mais en même temps complètement hors du temps, avec une quasi-absence des adultes, de brèves références à des cours entre les vacances sur la plage, principalement constituées d’errances, de soirées à boire du vin et de fins de soirée sous la tente. Activités qui se rapprochent aussi de ce qui a pu être vécu en Grèce à une certaine époque.

David Almond parle ici de la force de l’amour, de la folie de la création, de l’intensité de l’adolescence, dans un récit déstabilisant… je ne suis pas convaincue, mais peut-être le serez-vous?

Merci aux éditions Gallimard pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!