Grace et Tippi ont toujours eu un tuteur à la maison, ce qui leur évitait de devenir un monstre de foire à l’école. Il faut dire que les sœurs siamoises font tourner les têtes dès qu'elles sortent de la maison. Mais voilà, devant la perte du travail de leur père et l'argent qui manque, elles doivent affronter la vie réelle, avec tout ce qu’elle comporte. Le regard des autres, la vie à se partager... et l’amour. Le tout sous l’œil des caméras qu’elles ont fini par accepter pour éviter que leur famille, et surtout Dragon, leur petite sœur, doive se sacrifier. Sauf que si le cœur de Grace bat pour Jon, celui de Tippi s’épuise à force de fournir pour deux et leur santé périclite. Faut-il envisager la séparation? Malgré toutes les statistiques?
Roman entièrement écrit en vers, narré par Grace, Inséparables parle de sœurs siamoises, oui, mais aussi et surtout de sœurs, tout simplement, de famille, d’amitié, de différence et d’acceptation de soi. Poétique, il n’en reste pas moins accessible et se lit rapidement, comme autant de moments fugaces croqués au fil du quotidien, qui peuvent parler tant au grand lecteur qu’au débutant.
Oh. Oh. Oh. Attention, pépite! Comment ne l’ai-je pas vu passer, celui-là? C’est la première question qui m’est venue à l’esprit quand j’ai commencé à lire cette magnifique histoire. Magnifique et dure. De celles qui tirent des larmes et restent en tête bien après que la dernière page est refermée. D’abord pour la qualité du récit, fictif, mais en même temps terriblement authentique, qui offre une réflexion forte et singulière. Sarah Crossan a fait de nombreuses recherches pour arriver à rendre ce lien si particulier entre deux sœurs siamoises, qui ont chacun une personnalité propre, mais ne se considèrent finalement que comme une seule personne, et elle y est arrivée complètement. L’histoire est touchante, brillamment construite. On apprend à connaitre Grace et Tippi, puis on sent, tout comme elles, que quelque chose ne va pas et le récit bifurque, gagne en émotions. Jusqu’à cette opération, dont les pronostics sont si mauvais. Et qui pourrait tout changer.
C’est aussi un livre fort parce que la forme est particulière. Les vers de Crossan (et la traduction de Clémentine Beauvais, il faut le souligner) sont fluides, parfaitement ciselés. On ne sent jamais l’auteure « s’écouter », c’est comme si tout était naturel et s’il faut d’habituer au départ à cette forme, elle devient rapidement naturelle, la voix de Grace étant parfaitement rendue par cette poésie.
Un bijou!
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