Alors que Zach, Mya et Ko Than sont en route vers le Myanmar, l’avion dans lequel ils se trouvent a des problèmes de moteur et perd soudainement de l’altitude à une vitesse alarmante. Forcé d’amerrir, l’équipe fait tout en son pouvoir pour évacuer les passagers, mais la carlingue se remplit d’eau et, si les trois adolescents réussissent à sortir avec cinq autres passagers, la majorité d’entre eux sont avalés par la mer d’Andaman.
À la dérive sur le radeau de secours qui menace de couler, les huit passagers croisent bientôt le chemin d’une barque plus solide dont les passagers sont toutefois en piteux état. Ce sont des Rohingyas. Zach n’a jamais entendu parler de ce peuple de musulmans birmans persécutés, forcés à l’exil et abandonnés par la communauté internationale. Au fil des jours, il apprend à les connaitre. Au point où, quand les secours arrivent, il est hors de question qu’il les laisse à leur sort.
Travaillant de nouveau avec les personnages rencontrés dans La révolte, Elizabeth Turgeon s’intéresse cette fois sort des Rohingyas. Avec une histoire choquante et bien menée, elle touche le lecteur et le sensibilise, bien davantage que peuvent le faire des articles.
Avant la lecture ce roman, les Rohingyas, c’est d’abord et avant tout le sujet d’articles de journaux. Articles révoltants, certes, mais qui ne me touchaient pas complètement. Les journalistes tentent de nous faire comprendre le drame qui se vit au Myanmar, mais cela reste très théorique. Loin du cœur. Et puis vient la littérature. Et l’avantage du livre, c’est qu’on a le temps de s’attacher, de comprendre, d’être horrifié par la situation. Je n’ai jamais ressenti à la lecture des articles cette urgence d’agir qui m’a prise à la fin de ce roman.
Élizabeth Turgeon aime raconter le réel à travers ses récits, mettre en lumière des situations d’hier ou d’aujourd’hui. Et cette fois, elle tombe pile dans l’actualité. Si c’est parfois à la limite du didactique avec des chiffres, des références à la situation politique, au travail de l’ONU, le récit prend toujours le dessus. Fictif bien sûr, d’autant que plusieurs personnages semblent avoir été parachutés dans le récit afin de rendre crédible une survie en mer, mais aussi véritable écho à la réalité. Ça se passait à l’automne 2017 quand Elizabeth Turgeon a fini son récit et ça se passe encore aujourd’hui. Quand la littérature jeunesse ouvre les yeux… un livre indispensable.
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