Quand la police internationale débarque sur la petite ile où il aide un vieil homme à faire des travaux, Yann ne comprend rien. De Sacha Pavlovitch, il ne sait rien, alors comment pourrait-il être lui? Mais quand l’ADN et les empreintes digitales concordent avec le fichier de la police, Yann comprend qu’il a perdu et que personne ne l’écoutera.
Le vrai Sacha, lui, fils d’un puissant trafiquant d’armes franco-russe, apprivoise sa liberté. Il n’a plus à se sentir traqué, il gagne une ardoise vide. Le bénéfice du trafic d’identité qui lui a permis d’envoyer quelqu’un d’autre, son sosie, prendre sa place dans l’Archipel, la pire prison au monde, là où les pays du G8 envoient les terroristes les plus dangereux afin de les oublier. Mais il ne sait pas tout…
Après les séries Les Effacés et Bleu Blanc Sang, Bertrand Puard plonge dans un nouveau décor, toujours en prenant soin de saupoudrer chaque page d’adrénaline. Abordant les thèmes de l’identité, du complot et des mensonges, il offre une intrigue complexe qui vise les lecteurs intermédiaires et avancés.
La construction du roman est d’abord à souligner. En alternant les extraits du journal de Yann, alors qu’il est détenu à l’Archipel, les retours dans le passé et le récit de Sacha, Bertrand Puard attire le lecteur dans un piège dès les premières pages… et le garde captif jusqu’à la fin. C’est Sacha qui découvre des détails qui clochent quand il se glisse dans la peau de Yann et qui voit tout à coup la situation d’un autre œil. Et plus il progresse dans sa récolte d’informations, plus la tension monte. (Le lecteur gagne d’ailleurs à être attentif lui aussi, plusieurs indices prennent un tout autre aspect à la fin du roman.) Oui, Yann est son sosie, mais il y a autre chose. Une mélodie, entre autres, la même, que l’un et l’autre jouent au piano alors qu’elle n’est écrite nulle part. Comment cela se peut-il?
Il y a un véritable dynamisme dans ce récit, insufflé par l’alternance des points vue, mais aussi les courts chapitres. On est dans un livre d’action – et donc il faut faire des compromis sur la crédibilité de certaines scènes et accepter quelques coïncidences – qui n’a rien à envier aux films du même genre, Bertrand Puard arrivant à faire vivre ses personnages entre les lignes. Un premier tome (qui a une fin en lui-même, mais qui ouvre plusieurs portes, disons) prometteur!
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