Gingo

Dans la cité Blanche, on vit à la fine pointe de la technologie. Les habitants sont connectés en permanence à leur double, intelligence artificielle introduite à même leur corps, et chaque naissance est choisie, programmée, l’enfant pouvant être personnalisé. Dans la cité Bleue, où vivent ceux dont les ancêtres ont refusé l’hyperconnectivité, la pauvreté est partout et les naissances font l’objet de restriction. Jade n’a d’ailleurs pas obtenu le droit d’enfanter. Mais si elle le souhaite, elle peut devenir famille d’accueil pour un Adopté. Prête à tout pour avoir un enfant, même à devoir vivre dans une tour contrôlée sous une stricte surveillance, Jade accepte. Puis arrive Gingo. Et son monde bascule.

Sarah Cohen-Scali peint un portrait sombre d’un futur hyperconnecté où le clivage entre les différents milieux est énorme et où aucune transgression n’est permise. Construisant une intrigue complexe où elle aborde les notions de libre arbitre, de liberté et de famille, elle s’adresse aux lecteurs avancés.

Mon avis

Sarah Cohen-Scali est habile dans l’art de mettre en scène des univers perturbants et ce roman-ci ne fait pas exception. Après s’être intéressée à l’Histoire et le thriller, la voici avec un roman d’anticipation. Si je n’ai pas ressenti la même adrénaline tout au long de ma lecture qu’avec Max, peut-être parce qu’on est ici dans quelque chose de plus habituel, j’ai bien aimé cette lecture.

C’est un récit un peu lent au départ et il faut un moment pour qu’on s’attache aux personnages, Jade d’abord, Gingo ensuite, mais c’est aussi parce que leur histoire, bien que centrale, sert à montrer toutes les différences entre les deux cités, toute la perversité de ce monde futuriste. Si c’est parfois un peu appuyé et que l’intrigue semble par moment distillée dans la confrontation entre les deux mondes, c’est aussi une façon fort efficace de faire réfléchir le lecteur à certains dangers des avancées technologiques… et scientifiques. D’ailleurs, la fin est particulièrement intéressante. Je m’en doutais un peu, mais elle est vraiment bien amenée. Et donne clairement un frisson.  

Merci aux éditions Gulf Stream pour le roman!