1903, Louisiane. P’tit Trois, Eddy, Julie et Min n’ont pas la vie facile, mais quand ils se réfugient dans leur petite cabane cachée au fond du bayou, ils peuvent s’inventer une vie meilleure et mille aventures. Le jour où ils pêchent trois dollars (une véritable fortune pour l’époque) et décident de commander un fusil via le célèbre catalogue Walker & Dawn marque toutefois un tournant dans leur vie. Au lieu d’un fusil, c’est une vieille montre qu’ils reçoivent… et se rendent bien vite compte que celle-ci a une assez grande valeur pour que des hommes la recherchent dans tout le pays. Bien décidés à aller la rendre eux-mêmes à son propriétaire, à Chicago, à 1500 km de là, ils embarquent sur un bateau. Et ils ne sont pas au bout de leurs surprises.
Écrit par l’Italien Davide Morosinotto, ce roman donne la parole aux quatre protagonistes à tour de rôle, selon leurs différentes personnalités. P’tit Trois raconte le quotidien, Eddy la première partie du voyage, Julie la difficile arrivée à Chicago et Min, le silencieux, n’intervient qu’à la toute fin, pour raconter l’après. Riche en péripéties et en aventures, ce roman demande toutefois de la persévérance et du souffle pour traverser ses 400 pages. Il s’adresse donc aux grands lecteurs.
Il m’a fallu près de deux cents pages pour embarquer dans ce récit. Pas que c’est mauvais, loin de là, mais il faut être fan de romans historiques, de récits à la Tom Sawyer et Huckleberry Finn (d’ailleurs l’auteur ne cache pas ses références (coucou Joe l’Indien) et assume complètement la parenté entre les deux récits) pour apprécier ces premières centaines de pages qui racontent plus un quotidien difficile, une amitié indéfectible et des aventures à petites échelles dans le fond des États-Unis.
Toutefois, une fois que les quatre amis prennent la route, et encore plus quand ils arrivent à Chicago, le récit prend un autre souffle, gagne en intensité. Il y a le mystère entourant la montre, le meurtre mystérieux de Miss Dawn, la maison de correction dans laquelle est envoyée Julie et sa tentative d’évasion, l’évolution des personnages… mais aussi tout le décor américain, la découverte de la réalité sociale de l’époque, avec pauvreté et esclavagisme. On a alors une histoire en plusieurs niveaux, des détails qui prennent de l’importance au fil des découvertes, des rebondissements à volonté et beaucoup d’action. C’est beau et riche. Si la finale est un peu poussée (était-elle nécessaire?), ce roman reste une grande histoire, de celles qui nous emportent complètement avec elles et grugent nos heures de sommeil!
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