Quand Diego, géant adolescent, est retrouvé sur la plage, près des corps découpés de son père et d’un inconnu, il est aussi soupçonné. Mais voilà, il ne semble pas parler. Et fait des crises monstrueuses au cours desquelles personne ne peut le contenir. C’est pourquoi le psychologue Sheffer est appelé à la rescousse, le spécialiste des cas difficiles.
C’est ainsi que Diego arrive à la citadelle, lieu d’une école hors norme dans laquelle se trouvent déjà cinq adolescents particuliers : Adrien, albinos geek passionné d’informatique et de jeux vidéos, Meline, hyperactive qui brise tous les records en sport, Laurie, suicidaire et trompe-la-mort, Sem, asperger voyant toute sa réalité en chiffres et en couleur, Gwendoline, grande séductrice compulsive. Avec sa force surhumaine, et malgré sa déficience, Diego rejoint donc la brigade constituée par le psychologue et créée pour lutter contre les drames environnementaux. Un groupe anonyme qui n’a pas d’existence réelle et est prêt à tout pour arriver à ses fins…
Avec ce roman costaud, mais divisé en différentes parties et en deux grandes missions (puisque c’est une réédition «intégrale» des deux premiers tomes d’une trilogie déjà parue), Philip Roy offre un récit dopé à l’adrénaline qui, en plus d’aborder des préoccupations environnementales, mise sur l’action. Complexifié par le nombre de personnages et la longueur, il s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
J’avais envie d’une lecture énergique et j’ai été servie. Il y a entre autres deux grands passages qui ne rougiraient pas devant un film d’action, et on ne reste jamais longtemps en place tout au long du roman. Après une rapide mise en contexte, mission, bagarre, course de voiture, fuite dangereuse, requins mangeurs d’hommes et kamikazes sont au menu ; il y a donc énormément de rebondissements.
Malheureusement, ça sonne souvent « trop ». Il y a une convention tacite dans ce genre de roman : on accepte des coïncidences, des éléments impossibles et une grosse dose de chance… mais quand c’est fait avec discernement. Ici, on est dans l’exagération du début à la fin. Les personnages sont des stéréotypes purs (et pas seulement les six jeunes), il y a trop souvent des coïncidences énormes ouvrant une porte de sortie et les mises en scène ne sont pas crédibles. Au point où s’en est dérangeant. On doit toutefois donner au récit qu’il met vraiment le travail en équipe en valeur et rend bien la dynamique des relations entre ados, teintée d’insultes, mais toujours bienveillante quand même. Bref, il y a du bon, mais… il faut aimer le genre hollywoodien!
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