Armelle sait qu’elle aime les filles depuis trois ans, mais elle ne s’est encore confiée qu’à son carnet. Toutefois, lorsque Inès arrive à l’école, Armelle sent que quelque chose change. Irrésistiblement attirée, elle ne peut s’empêcher de l’observer en cours… et les autres le remarquent. Il suffit ensuite d’un geste maladroit, d’un rejet prononcé haut et fort et Armelle devient l’objet du mépris de tous. Déjà fragilisée, elle est entrainée par ses parents dans une manifestation contre le mariage gai. Et tout bascule. Jetée hors de la maison, l’adolescente devra affronter la peur, la colère et la honte pour trouver ses repères. Et se donner le droit d’être elle-même.
Dans ce roman psychologique, Christine Féret-Fleury met en lumière le côté conservateur de la France et la difficulté qu’ont encore aujourd’hui de nombreux adolescents à accepter et à affirmer leur homosexualité. Écrit dans une langue accessible, il convient à tous les lecteurs.
Ce roman est un ouvrage intéressant sur la découverte de son homosexualité et sa sortie du placard en France dans un milieu où le mariage pour tous ne fait pas l’unanimité. La scène de la manifestation est d'ailleurs l'une des plus fortes alors qu’Armelle se voit forcée de marcher à côté de ceux qui renient ce qu’elle est, ce qu’elle ressent. Les émotions sont au centre du récit : la peur, l'abandon, la honte, la colère… on suit les phases de l'évolution du personnage, jamais linéaire. Il n’y a en effet pas de « simple » descente aux enfers puis une remontée, il y a différents moments importants et le retour d’un personnage clé à la fin du récit vient encore bousculer l’adolescente. Bref, on ne s’ennuie pas.
Toutefois, j’ai parfois ragé au cours de ma lecture devant la facilité de certaines situations. Peut-on reprocher à l’histoire d’Armelle d’être trop facile ? Sans dévoiler trop d'éléments, l’adolescente trouve rapidement un refuge chez un couple de femmes homosexuelles et se voit offrir une solution pour retourner au lycée de façon triomphale. Oui, il y a quand même l’abandon des parents, immense déchirure, mais j’ai pensé à tous ceux qui n’ont pas cette chance. Néanmoins, cette partie de l’histoire permet à Armelle de découvrir d’autres points de vue et de s’ouvrir à l’expérience de celles qui se sont battues avant elle et qui ont trouvé un équilibre. De quoi inspirer les lecteurs aussi!
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