Pëppo

 
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« Salut mon frère

Je pars à La Jonquera.

Occupe-toi des petits. »

C’est le petit mot que laisse Frida à son frère, Pëppo, dit le Piaf, un matin. Pëppo qui préfère parler aux arbres qu’aux humains, qui préfère sa planche sur les vagues au lycée, qui se laisse couler dans la vie dans le camping miteux de son oncle Max depuis que ses parents sont partis faire des spectacles sur des croisières, sept ans auparavant. Mais voilà, Frida est partie et Colette et Georges sont bien là. Pëppo va donc devoir affronter la vie quotidienne avec des bébés en plus… à sa façon.

Avec ce roman qui s’adresse aux grands adolescents et aux jeunes adultes davantage qu’aux plus jeunes, Sévérine Vidal donne une grande bouffée d’air. Plongeant ses lecteurs dans un milieu où la débrouillardise permet de survivre et où l’entraide est précieuse, elle met en scène un personnage surprenant et attachant qui bouscule notre façon de voir les choses.

Mon avis

Premier constat : il y a un peu de l’esprit de Quelqu’un qu’on aime (précédent roman de l'autrice) dans ce roman, avec une galerie intergénérationnelle de personnages atypiques, des écorchés de la vie aux couleurs multiples qui vivent dans le Ropical (le T est tombé quelques années auparavant) et semblent ne plus tout à fait appartenir à la réalité. C’est Frida qui s’occupait de ses jumeaux, qui faisait les comptes, qui ramassait après les longues soirées à refaire le monde autour de (plusieurs) bouteilles. Mais voilà, quand elle part, il faut réagir. C’est d’abord sur Pëppo que ça tombe, lui qui peine déjà à s’occuper de lui-même.

« Il ne voit pas tout ça, les regards en coin, il n’entend pas les réflexions chuchotées, il ne sait pas et il s’en fiche, Pëppo. Il s’occupe de ses neveux, Frida le lui a demandé. Point. Il le fait comme il peut, avec les moyens du bord et à bord, les moyens sont minces... »

Mais il embarquera vite Valdo, le chanteur argentin qui fabrique les meilleurs cafés chaussettes, Max, l’oncle qui a laissé tomber ses rêves de pont vers la marina et qui marine la plupart du temps dans ses combines, mais aussi les Belges de passage, qui cherchent à rattraper l’été de ’82 où tout le monde était heureux, des Ukrainiens en visite, et Marie-Lola, du lycée, une fille qui l’énerve au départ, mais qui finira par l’attendrir. Et tous ceux qui partageaient leur quotidien sans vraiment le vivre, le temps d’une aventure, pour les plus vieux retrouveront le souffle de leur jeunesse, pour les plus jeunes y gagneront l’espoir, la joie de vivre.

Deuxième constat : Il y a là-dedans un souffle de vie terrible. Un roman qui s’adresse tant à l’adulte qu’à l’adolescent, tant à celui qui a besoin de respirer qu’à celui qui cherche à se divertir.

Télérama l’a dit, c’est un « petit miracle de justesse et d’équilibre » et je n’aurais pas su dire mieux.  

Merci à Bayard pour tous ces efforts pour que le livre se rende enfin entre mes mains et à Pierre-Alexandre « le marina » Bonin pour sa révision du billet!

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 4 septembre 2018.

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