Gary, le grand-père de Matt, perd peu à peu la mémoire. Pour essayer de faire revivre ses souvenirs de jeunesse, Matt a l’idée un peu folle de l’amener sur la route qu’il avait suivie quand il était jeune afin de suivre le chanteur Pat Boone. Mais Matt apprend quelques semaines avant le départ qu’il a une fille, Amber, et qu’il doit en prendre soin quelques mois.
Luke n’arrive pas à faire semblant comme son père dans cette nouvelle ville où il ne connait personne. Le secret familial l’étouffe, il n’a qu’une seule envie : partir.
Antonia vient se sortir d’une relation destructrice et cherche à mettre le plus de kilomètres possible entre son ex et elle. C’est pourquoi le poste d’agente immobilière à Austin semble parfait, enfin, si on oublie qu’elle ne parle pas vraiment espagnol.
Il suffit d’une tempête de neige pour que ces trois univers se rencontrent, se croisent, fusionnent. Et c’est à bord d’une camionnette commune qu’ils prendront le chemin de l’Ouest. Mais leur voyage les amènera bien plus loin qu’ils auraient pu l’imaginer…
Alternant les points de vue entre les différents personnages, Séverine Vidal propose un roman choral avec Quelqu’un qu’on aime, un road-trip intense et rempli d’émotions. Elle parle de famille, de voyage et d’Alzheimer, mais aussi de trouble obsessionnel compulsif, de parentalité à l’adolescence et de liberté. Écrit dans un vocabulaire riche, mais accessible, le roman convient aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Je l’ai lu en un seul coup, repoussant le moment de m’endormir pour poursuivre le voyage avec ces personnages terriblement humains qui forment une tribu unie, soudée dans le moment même si très différent les uns des autres. Il y a un souffle dans ce roman, une superbe écriture qui emporte le lecteur complètement et lui donne envie de profiter du moment, tout comme Matt, Gary, Luke et Antonia qui savent bien que ça ne pourra pas durer… et qu’ils doivent d’autant plus savourer le présent.
Si le principal intérêt du roman est de suivre l’évolution de chacun, l’idée de suivre les traces de Pat Boone est un excellent fil conducteur. D’ailleurs, il permet un chouette retournement de situation à la fin en plus d’être aussi une façon originale et touchante de parler d’Alzheimer. Séverine Vidal évite en effet le gouffre du drame, du trop. Elle parle simplement vie. Et c’est beau, c’est bon, ça transporte. Quelqu’un qu’on aime est le genre de roman qui marque et qu’on aura envie de relire. Chapeau!
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