Le meilleur ami de Sophie, Jay, a installé une application de Ouija sur son téléphone. L’adolescente n’y croit pas, mais quand elle prononce le nom de sa cousine Rebecca, morte dans des circonstances mystérieuses alors qu’elle n’avait que sept ans, l’application s’emballe. D’abord, le curseur pointe sur une suite de lettres qui indique que « Charlotte a froid », puis dit à Jay qu’il mourra ce soir, avant de s’éteindre au moment même où toutes les lumières du café où ils se trouvent ne s’éteignent, qu’une serveuse hurle, tombée dans la friteuse, et que la silhouette d’une enfant apparaisse sur une table. Perturbée par le cours de la soirée, Sophie rentre chez elle en faisant promettre à son meilleur ami de prendre le chemin le plus sécuritaire pour revenir chez lui : le long du canal. Ce qu’il fait. Mais il n’arrive jamais à la maison.
Déjà traumatisée, Sophie doit aller passer quelques semaines dans la famille de Rebecca. Tout y est étrange. Il y a son oncle absent, trop pris par sa peinture, son cousin Cameron, pianiste blessé qui semble en vouloir à la terre entière, et Lilian, petite fille de l’âge exact qu’avait Rebecca à sa mort, qui dit à Sophie qu’elle a ramené vers eux sa sœur et que les poupées Frozen Charlotte veulent jouer…
Avec ce roman d’horreur, Alex Bell réussit à faire frissonner ces lecteurs dès les premières pages. Entrainant ensuite son personnage dans des landes isolées, il a créé le contexte parfait pour une histoire tordue et marquante. Pour lecteurs avisés!
Alex Bell met son imagination au service d’une histoire particulièrement effrayante dans Emmurées. Il y a d’abord la mort de Rebecca et son fantôme qui semble s’être lié à Sophie, mais aussi ces minuscules poupées de porcelaine enfermées dans une armoire qui semblent s’éveiller la nuit et gratter la vitre pour s’échapper et pourvoir « jouer » de nouveau. Il y a ensuite l’histoire de cette maison qui a jadis été une école où de nombreux drames se sont déroulés et qui semble encore en porter les stigmates. Puis il y a la famille à laquelle Sophie rend visite, avec la petite Lidia qui a une peur phobique des os (et a déjà tenté de se retirer la clavicule), Cameron, pianiste de grand talent dont la main a complètement brûlé et qui a un horrible caractère, la mère internée, le père absent, pris dans son atelier, et Piper, la gentille Piper, qui essaie tant bien que mal de faire en sorte que tout se passe bien. Mais c’est impossible. Parce que ce qui aurait dû rester emmuré ne l’est plus…
Bien que certaines surprises soient trop évidentes pour être vraiment efficaces, les nombreux chemins sinueux qu’emprunte cette histoire sont habiles pour entrainer le lecteur dans cet univers sombre et glauque dont on a rapidement l’impression que personne n’en sortira indemne. Une histoire bien glaciale, à ne pas lire trop tard.
Le petit plus? La chanson « La belle Charlotte », découpée en strophe, qui accompagne tout le récit, à la fois en ouverture de chapitre et chuchotée à différents moments par les personnages. On l’entend presque et ça participe beaucoup à l’ambiance. Belle trouvaille!
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