Pour gagner des points sur sa moyenne du Bac (et pour faire plaisir à sa mère), Tim s’inscrit à un cours optionnel. Mais il a tellement trainé que le seul qu’il reste est le LSF, soit la langue des signes française. Qu’ira-t-il faire dans un cours pour sourds ? Mais s’il s’y présente à reculons, il est rapidement surpris. D’abord par l’enseignante, passionnée comme il n’a jamais eu la chance d’en croiser, ensuite par les élèves du cours, puis par la communauté sourde dont il ne soupçonnait pas l’existence. Et enfin par les rencontres, certaines plus étourdissantes que d’autres. Le tout au moment même où son père, qui n’a jamais été présent, semble soudain déterminé à faire partie de sa vie.
Direct du cœur, c’est un roman sur un adolescent et ses sentiments, sur la langue des signes et la réalité des malentendants, mais aussi sur une relation familiale complexe et un amour un peu fou, qui renverse tout sur son passage.
C’est une agréable découverte que celle-ci. D’abord parce que le personnage de Tim est intéressant : un ado qui a des difficultés scolaires et qui se cherche un peu dans la vie, qui a une relation bien particulière avec sa mère (notamment parce que son père est quasi absent de sa vie) et n’a jamais eu une vie amoureuse très palpitante. Bref, il se traine un peu. Jusqu’à ce cours de LSF qui change beaucoup de choses.
Et c’est toute cette dynamique autour du cours et des apprentissages que Tim y fait qui font le charme de ce roman. En fait, la majorité des lecteurs sont dans la même situation que Tim : ils en connaissent peu sur la réalité des malentendants et ont tendance à entretenir plusieurs préjugés, par exemple sur les implants qui permettent à certains, mais pas à tous, de regarder une certaine ouïe. On est donc aussi soufflé que lui par certains aspects de la vie de ceux qu’il rencontre, par certaines réactions aussi. Personnellement, j’ai aussi été fascinée par la construction de la langue (je suis prof, après tout…), on n’est pas dans une traduction littérale du français, le LSF a ses propres codes, ses propres façons de dire les choses et c’est vraiment intéressant.
Finalement, on ne peut nier l’impact de l’aspect relationnel du récit. Celle entre Tim et sa mère, solide, celle entre l’adolescent et son père, qui réapparait tout à coup et semble vouloir nouer des liens avec lui alors qu’il a toujours été clair que Tim était un accident, et celle entre le garçon et la « tornade » Violette, une fille qu’il rencontre au Café des sourds et qui le chamboule complètement. Au final, on a donc un roman bien touffu même s’il ne contient « que » 224 pages (d’ailleurs, la finale a des petits airs de « trop » tellement il y avait déjà beaucoup de thèmes abordés!).
À noter : On est dans une langue très « française », surtout au départ. Le roman risque donc d’accrocher davantage les lecteurs européens que québécois.
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