Lorsque, faute d’argent, Takahashi doit renoncer à son rêve d’aller étudier la musique en France, il essaie d’oublier son chagrin en aller enseigner dans une école pour enfants sourds-muets d’Osaka, là où il penser échapper aux notes qui le font souffrir. Seulement, sa rencontre avec le jeune Issaku, qui est muré dans la violence et le silence, lui offrira une mission qu’il n’aurait jamais soupçonnée; amener la musique dans le cœur des enfants qui ne savent même pas que celle-ci existe. Un défi difficile à relever, surtout au Japon en 1914 alors que la société dénigre le langage des signes.
Cette histoire sur deux solitudes qui se rencontrent et créent de la musique aborde le thème de la discrimination des sourds-muets et de leur marginalisation. L’auteur a choisi de le démontrer dans son récit, mais il en parle aussi au travers dans des images plus axées sur l’information pure. Les dessins sont réalistes et rendent bien la gestuelle des enfants ainsi que les émotions sur leur visage.
Mon avis
J’ai beaucoup aimé l’histoire du premier tome qui est très touchante et présente bien les difficultés que pouvaient rencontrer les sourds au début du vingtième siècle au Japon. Le personnage d’Issaku est très intéressant, tout en révolte et en même temps doux, tout comme celui de Takahashi, en jeune prof qui découvre un nouvel univers et qui doit changer sa façon de voir les choses. La montée dramatique est efficace, mais elle m’a davantage plu dans la première partie puisque j’ai trouvé la deuxième plus mélodramatique et un peu trop appuyée.
En fait, je vous parle du premier tome, mais il s’agit d’une tétralogie… que je n’ai pas terminée. Je vous explique : au deuxième tome, j’ai trouvé qu’on se perdait plus dans l’histoire du Japon, très intéressante j’en conviens, mais visant un autre public, quoique la trame narrative est très belle encore une fois. Je dois vous avouer que j’ai abandonné au milieu du troisième tome. Encore une fois, il y a trop de notes sur l’historique du langage des signes, trop d’informations qui viennent alourdir le récit. Dommage!
À ceux qui sont intéressés, donc, je conseille de lire le premier seulement puisque c’est vraiment une histoire touchante! Si vous avez ensuite envie de vous plonger dans la lutte entre le langage gestuel et le labial en même temps que l’histoire du Japon, poursuivez!
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Très touchant, oui!