Le début de première secondaire d'Anaïs est assez mouvementé. Il y a d'abord l'imminente représentation de la pièce de théâtre dans laquelle elle joue. Sa meilleure amie, Maude, a réussi à l'entrainer dans le projet, elle qui est pourtant si timide! Lors du grand soir, elle devra embrasser, sur la bouche, le séduisant Marc-Antoine… stressant! Il y a aussi son voyage scolaire qui la préoccupe. Pour aller à New York, elle doit amasser 500 $. L'adolescente commence donc à travailler pour son oncle Sam, mais son côté gaffeur risque de compliquer un peu les choses. Finalement, à travers tout cela, Anaïs doit composer avec les casse-têtes familiaux de ses familles plusieurs fois recomposées.
Le soir de la générale, elle ne peut y échapper : cette fois-ci, elle devra embrasser Marc-Antoine pour la première fois. Bien qu'elle craigne et envie à la fois ce moment, elle est loin de se douter de la gaffe qu'elle s'apprête à commettre et qui sera un vrai... « coup de théâtre »!
Coup de théâtre est le deuxième livre de la nouvelle collection Bonzaï, qui propose, à l'image des bonsaïs, de « petits romans uniques pour ados aux proportions réduites volontairement ». Court et assez facile à lire, abordant les thèmes des relations familiales et sociales, il convient aux amateurs de romans réalistes de 10 ans et plus, mais cible particulièrement les jeunes adolescents.
Quelle gaffe Anaïs a-t-elle bien pu commettre lors de la générale de sa pièce? Le lecteur le découvre assez vite. Gênante, amusante et potentiellement grave, la bévue agit comme catalyseur pour le court roman. Et à partir de cette générale, le tout va ensuite assez vite pour mener le lecteur jusqu'à la dernière page.
Les personnages du roman d'Yvon Brochu constituent une de ses forces principales. Ceux-ci sont crédibles et vivent des journées, anecdotes et aventures bien ancrées dans le quotidien des ados d'aujourd'hui. D'ailleurs, Anaïs et ses amis s'expriment dans une langue moins littéraire et davantage collée sur la réalité québécoise actuelle. Une petite partie de l'intrigue donne aussi sa place aux réseaux sociaux, un incontournable pour une majorité. Pour un si court roman, je trouve que le personnage d'Anaïs est bien développé. On assiste à plusieurs de ses réflexions, espoirs et craintes. Il est assez amusant, aussi, de voir comment Anaïs et sa petite soeur s'amusent à souligner, affectueusement, le ridicule des gens qui les entourent, et particulièrement des adultes.
Somme toute, l'auteur et l'éditeur proposent, pour le deuxième tome de la collection Bonzaï, un roman réaliste bien positif sur des adolescents qui réalisent un projet d'envergure et qui s'appuient les uns sur les autres dans leurs difficultés. Les plus grands lecteurs, toutefois, risquent peut-être, comme moi, de rester sur leur faim et d'en vouloir plus!
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