Ste-Philomène est un petit village sans histoire. Du moins jusqu’à ce qu’arrive Léonard, septième fils d’une fratrie de sept. Dès lors, les évènements se multiplient. Le grand-père d’Adam, pourtant en bonne santé, fait une crise cardiaque et tombe du toit. Une jeune femme arrive au CLSC pour mettre au monde un enfant mort. Une jeune femme tombe d’un étage au centre commercial. Mais voilà, tout se finit bien : les deux premiers, pourtant déclarés morts, reprennent vie comme si tout allait bien et la dame se relève sans blessure. Parce que Léonard était chaque fois présent et qu’Adam est sûr que c’est lui qui les a ressuscités. Mais dans ce cas, pourquoi les frères de Léonard semblent si protecteurs par moment, si terrifiés à d’autres ? Pourquoi Léonard lui-même demande de l’aide ? Pourquoi est-il convaincu d’être un démon ?
Écrit à la première personne et raconté par Adam, Démoniaque entraine ses lecteurs dans une histoire qui plonge dans le fantastique, avec des éléments magiques et une l’utilisation d’une vieille légende africaine. Visant un public avisé, le livre convient aux lecteurs débutants et intermédiaires.
La couverture est hyper accrocheuse et prometteuse alors que la bande-annonce met juste assez l’accent sur les bons mots et passages pour vraiment mettre l’eau à la bouche aux passionnés de l’horreur. Bref, j’avais peur d’avoir peur, moi la lectrice si facilement effrayée. Mais voilà, ce ne fut pas le cas.
L’histoire est intéressante, mais l’ambiance autour du récit met trop de pression sur l’horreur : on gonfle les attentes du lecteur. J’ai donc été déçue alors que je suis certaine que j’aurais aimé davantage si je n’avais pas espéré (enfin, dans mon cas, c’est relatif) être vraiment terrifiée. Parce que Camille Bouchard est un auteur solide qui sait comment construire un récit : il crée une ambiance mystérieuse, place des éléments de plus en plus perturbants, crée d’abord de la sympathie pour le personnage de Léonard, puis retourne la situation. Et si ce n’était pas le sauveur, mais bien celui par qui tout arrive ?
L’utilisation des triples fratries de sept est aussi bien amenée et le personnage qui se joint au récit pour la finale (et dont je ne dirai rien de plus pour ne pas gâcher votre plaisir) apporte une petite dose de frissons en plus. Seulement, voilà, il manque un petit quelque chose. Ce qui ferait en sorte qu’on aurait peur que Léonard traverse les pages du récit pour venir dans notre réalité. Il y a des essais, la description des rires et des regards, entre autres, mais ça passe plus ou moins bien. Bref, si le récit est intéressant en soi et que je suis restée bien accrochée tout au long, je n’ai pas eu peur… ce qu’on m’avait pourtant vendu. Et c’est là tout le problème…
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