Celle qui marche la nuit

Malo, Parisien de cœur et d’esprit, se voit obligé de déménager dans le sud de la France pour suivre son père et sa belle-mère. Si d’autres y verraient l’occasion de profiter de la chaleur et de la campagne, Malo y voit plutôt un enfer : d’abord il a dû quitter son meilleur ami pour se retrouver au milieu des bois, puis il y a cette chaleur insoutenable, l’adolescent est de corvée bricolage et peinture (parce qu’il faut bien rénover un peu cette maison quasi abandonnée) et sa petite sœur se met à faire de terribles cauchemars qui les réveillent au milieu de la nuit. D’ailleurs, Malo se rend vite compte en explorant les alentours qu’il y a des choses pas nettes dans cette maison et la réaction de la jeune postière quand il la questionne confirme ses soupçons. Pour sauver sa sœur, Malo comprend qu’il devra mener l’enquête sur ce qui s’est produit entre les murs de la vieille maison, trente ans plus tôt…

Delphine Bertholon joue sur le sentiment de peur avec ce récit qui mêle enquête et fantastique dans un décor qui aurait pu être paradisiaque… mais qui se révèle plutôt inquiétant. Écrit sous la forme d’un journal, le récit peut rejoindre tous les lecteurs.

Mon avis

Encore une fois dans les récits de types horreur, la couverture sert à créer l’ambiance ici, avec son reflet inversé, en haut, un garçon à vélo, en bas, une silhouette de fille, le halo inquiétant, les lettres embossées… bref, on sent l’ambiance à venir. Et c’est vrai que, côté ambiance, on est bien servi. Rapidement, l’autrice installe un sentiment d’inconfort en décrivant cette maison étrange au milieu des bois. Comme si, à l’instar de Jeanne, on sentait qu’il y a forcément quelque chose de caché entre les murs.

Vient ensuite l’intrigue, qui se déploie dans plusieurs directions : il y a les crises nocturnes de Jeanne, Lili, la factrice plutôt mignonne qui semble avoir peur quand Malo parle de l’amie imaginaire de sa sœur, les ruines inquiétantes qui se trouvent tout près… bref, de la matière pour une enquête. Et comme Malo, le lecteur découvre qu’il y a bel et bien un fantôme, particulièrement déterminé à faire la lumière sur ce qui lui est arrivé. Seul bémol ? J’aurais aimé avoir un peu plus peur. L’ambiance est là, mais ça reste un peu gentil, comme trop bienveillant par rapport à ce qui est annoncé. Si vous aimez les récits qui font donc vraiment peur, celui-ci pourrait vous laisser sur votre faim. Toutefois, si vous êtes simplement à la recherche d’une bonne histoire captivante, c’est pour vous !  

Merci à Albin Michel pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet !