Par le feu

Moonbeam se réveille sur un lit d’hôpital. Dans sa tête, la voix du Père John lui hurle de se taire, qu’elle ne doit jamais parler aux Servants des Serpents, qu’elle doit être forte et ne pas tomber dans l’Hérésie. Une autre voix en elle lui dit qu’elle doit être courageuse pour affronter ce qui s’en vient. Parce qu’au cours de ses séances avec le Dr Hernandez, elle devra affronter les souvenirs de sa vie dans la Légion du Seigneur, jusqu’à cette bataille finale fatidique qui s’est terminée dans le feu et a fait tellement de morts… Mais Moonbeam est-elle prête à affronter tout ce qui se terre dans sa tête ?

S’inspirant de la tragédie de la secte de Waco, Will Hill a écrit un récit fort et poignant où l’alternance entre les scènes « avant » et « après » permet aux lecteurs de découvrir les atrocités de la vie dans la Légion, mais aussi la reconstruction d’un personnage résilient. Pour lecteurs avancés et avisés.

Mon avis

« Ne sors pas de la Base. Ne parle pas aux Étrangers. Ne pense pas. Obéis. Car le Seigneur est Bon. »

Il m’a fallu une cinquantaine de pages pour accrocher, mais quand ce fut fait, je n’ai pas pu m’arrêter de lire. Parce que l’histoire est forte, parce que le personnage principal est tout de suite accrocheur, parce que le récit glace les os, mais fascine aussi. C’est une histoire terrible, parce que fictive, mais basée sur des faits réels. Et qu’on ne peut que frissonner en voyant à quel point l’être humain peut dériver…

Mais une telle histoire aurait pu tomber à plat sans une plume efficace, c’est pourquoi je salue aussi le talent de l’auteur qui rend l’emprise psychologique qu’a le prédicateur sur ses « protégés », sa voix restant très forte dans la tête de Moonbeam, même entre les murs du centre où des spécialistes tentent de l’aider. Will Hill fait aussi monter progressivement la tension, allant de plus en plus loin dans l’horreur au fil des retours en arrière. Ouf. Ce n’est clairement pas une lecture légère de dimanche matin, mais c’est un livre que je conseille vraiment pour l’expérience et pour ce qu’on en retire comme réflexion.  

Merci aux éditions Casterman pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!