Il y a Max, adolescent qui a appris que son homosexualité peut déranger et qui s’est décidé à faire profil bas lors de sa dernière année du secondaire. Il y a Nic, tout juste arrivé d’Ottawa, qui cherche ses repères dans sa nouvelle ville et est bien décidé à oublier sa rupture avec sa petite amie. Leurs routes se croisent et chacun chamboule l’autre. Pour Max c’est le coup de foudre instantané, mais il ne peut pas le montrer. Pour Nic, ce qu’il croyait être de l’amitié se transforme en plus, le déstabilise. Et rien n’est jamais simple, même si on a envie d’accepter ce qui est là et qui emporte, ce qui fait battre les cœurs.
Josée de Angelis mise sur l’universalité des sentiments pour rejoindre tous les lecteurs avec ce récit d’amour entre deux adolescents qui permet aussi d’aborder l’ouverture à la différence, l’importance de la famille et l’adolescence en général, avec tout ce que ça comporte, sexualité incluse.
Dès les premières pages, on sent quand on est en contact avec un livre important, marquant. Et celui-ci en est un. D’abord sur le fond : Chimie 501 est un roman d’amour LGBT, oui, mais pas que. C’est une grande histoire qui résonnera chez les lecteurs amateurs d’émotions, un récit sensible et nuancé qui se révèle être une ode à l’adolescence dans tout son nuancier, sans jamais que l’on sente le jugement de l’adulte derrière. Une porte ouverte sur ce qui se passe vraiment : ce groupe « religieux » de l’école qui a réagi fortement à l’homosexualité de Max, mais aussi l’attitude d’ouverture des autres, la description d’une soirée alcoolisée où il y a aussi de la drogue qui circule et la façon toute naturelle des personnages d’agir entre eux à ce moment, de se protéger sans se faire la morale, le personnage de Jeanne aussi, qui permet à l’autrice de parler de ces filles qui aiment la sexualité et l’assument. Par ailleurs, l’orientation de Nic (bisexualité, homosexualité) n’est jamais définie, mais ça ne semble pas être besoin, ni pour lui ni pour les autres, ce qui est tout à fait dans l’air du temps.
Une histoire forte, donc, mais portée par une écriture qui l’est tout autant. Josée de Angelis possède une plume naturelle qui fait l’effet d’une couverture chaude : connue, réconfortante, bien dosée. L’autrice utilise une langue ancrée dans Montréal, très orale, authentique, à la fois dans sa narration et dans les dialogues et ça nous permet de croire d’autant plus dans ces personnages d’adolescents.
Bref, j’ai refermé la dernière page de ce livre en ayant l’impression d’avoir lu un livre riche, qui a résonné, et qui se définit par l’équilibre : tant dans la langue utilisée que dans les scènes représentées : on ne tombe pas dans la caricature, on est dans l’authentique, toujours. Et c’est ce qui fait que ça fonctionne autant.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
À mes yeux, ce roman n'apporte rien de nouveau à la littérature jeunesse, puisqu'il est calqué sur l'excellent RECRUE de Samuel Champagne, paru en 2013. http://sophielit.ca/critique.php?id=768