Joëlle vit en famille d’accueil depuis plusieurs années. Orpheline de mère et fille d'un père inconnu, elle s’est attachée à Kevin, un adolescent qui réside lui aussi dans la même famille. Lorsqu’il quitte le nid familial, Joëlle perd ses repères et prend la poudre d'escampette. Elle se rend à Montréal sans argent et sans toit pour la nuit. La jeune fille trouve refuge dans le métro où elle ose chanter et s’accompagner à la guitare, ce qui lui permet de gagner quelques dollars. Max, un beau jeune homme, la remarque et la prend sous son aile. À partir de ce moment, l'adolescente est confrontée aux gangs de rue, à leurs règles et surtout, à leurs menaces. Toutefois, une rencontre inopinée change sa vie. Malgré cet épisode heureux, Joëlle continue à douter et ses décisions la placent dans des positions délicates.
Les amateurs de revirements de situation et d’action seront servis avec ce roman. La narration à la première personne et les nombreux dialogues contribuent au rythme de l’histoire qui aborde des thèmes tels que la confiance, la fuite, l’adolescence et l’amitié, entre autres.
Tous les ingrédients sont réunis pour créer un récit qui finit bien, disons-le. Dès le départ, les indices nous laissent croire que la vie de Joëlle prendra une tangente positive. En effet, malgré les obstacles, les mauvaises rencontres et les mauvaises décisions, il est clair que tout rentrera dans l’ordre. Que l'histoire se termine bien est dans l’ordre des choses. Ce qui dérange, ce sont les faits et gestes de l’adolescente qui ne semblent pas toujours cohérents. On se demande pourquoi elle se jette si souvent dans la gueule du loup. On a l’impression que c’est le moyen que l’autrice a trouvé pour insérer des rebondissements dans le récit. Malheureusement, ce n’est pas réussi. On se lasse des comportements de Joëlle qui fait preuve d’égocentrisme. Quant aux personnages secondaires, on a de la difficulté à s’attacher à eux. Kevin, le meilleur ami qui vit dans l’ouest, Sébastien, le flirt de Joëlle et David, son père, manquent de profondeur. Les situations dans lesquelles ils se retrouvent n’aident pas vraiment le lecteur à éprouver un capital de sympathie à leurs égards.
Bref, le roman La fugue ne révolutionne pas le genre, mais constitue une lecture propice à une journée ensoleillée.
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