La tête dans les étoiles

Hors du petit cercle de ses amis proches qui le rejoignent dans le local informatique sur l’heure du diner, Sam n’a besoin de personne. Le futur grand réalisateur trouve de toute façon que le reste des adolescents qui forment la masse humaine de son lycée sont absolument inintéressants. Mais ça, c’était avant que Camilla arrive dans son école. Cette dernière semble n’avoir aucune attache, passant du temps tant avec le groupe des plus populaires qu’avec eux, les geeks. Et Sam découvre à son contact qu’il a peut-être besoin de plus que de la solitude pour être heureux. Mais peut-il la laisser chambouler sa vie à ce point ?

Melissa Keil signe un récit ancré dans la réalité adolescente d’aujourd’hui avec ce roman qui parle d’amitié et d’amour, le tout avec de multiples références à la culture geek. Écrit dans une langue accessible, le roman convient à tous les lecteurs.

Mon avis

« Je ne m’intéresse à rien de ce qui se passe à l’école. Je suis, cependant, un plutôt bon observateur, comme ces scientifiques qui passent leurs journées à observer des moisissures au microscope. Une nouvelle est synonyme de viande fraiche, une possible réorganisation de la hiérarchie sociale, et peut-être l’équivalent de trois pauses déjeuner de drama dont j’entendrai parler d’une manière ou d’une autre en dépit de mon désintérêt total pour la chose. Tout ça est inutile, mais servira sans doute de matière pour de futurs scénarios. »

La tête dans les étoiles ne révolutionne pas le genre : on est dans un récit quotidien qui parle d’adolescence et met à jour la réalité des écoles secondaires, avec ses différents groupes et les dynamiques bien particulières entre chacun, le tout avec un zeste d’émotions. On est donc dans une histoire assez classique, mais deux points positifs lui permettent de se démarquer et ont fait en sorte que j’ai vraiment accroché.

D’abord, Sam est un scénariste en puissance et il passe tout ce qu’il vit (et raconte) dans un filtre cinématographique, ce qui donne au récit un aspect différent, d’autant que l’adolescent est aussi assez désabusé et porte un regard critique sur le monde qui l’entoure. Par ailleurs, rares sont les livres où il est question d’amour qui laissent la parole à un narrateur masculin. Bon point!

Ensuite, Melissa Keil utilise avec naturel la culture geek pour enrichir son récit. Sam est un féru de cinéma (notamment d’horreur) et les références à cet art sont nombreuses, mais Camilla est aussi une joueuse de World of Warcraft et partage avec Sam et ses amis de multiples références de joueuses et d’autres, littéraires. On retrouve donc ces clins d’oeil à la culture geek tout au long du livre et si certaines sont pointues, elles restent généralement accessible à tous (et sinon, vive Google).

En bref? Une lecture légère, mais fort sympathique, qui parle d’amour, mais qui représente aussi tout simplement l’adolescence avec ses hauts et ses bas!  

Merci à Pocket jeunesse pour le service de presse!