Pour fuir le bavardage incessant de sa mère et sa tante, une adolescente française part courir sur la plage près de la petite ville de White Rock, au Canada, où elle est en voyage. L’ennui, c’est qu’elle ne se rend pas compte qu’elle traverse la frontière américaine. Les douaniers américains qui la surprennent, eux, le savent. Et gare à ceux qui pensent qu’on s’infiltre si facilement aux États-Unis sans papiers…
Abordant les thèmes des frontières et de la politique américaine de répression des illégaux, André Marois signe un court roman d’actualité avec Défense de courir. Paru dans la collection Oser lire chez Bayard Canada, ce titre convient à tous les lecteurs.
De nouveau, je ne suis pas certaine de la formule de la collection (avec un premier récit qui va seulement à l’essentiel et se termine à un moment charnière et un deuxième qui reprend tout, avec plus de détails, et offre la fin), d’autant que puisque ce ne sont pas les auteurs qui font le découpage, on perd un peu la musique du texte dans la version courte. Toutefois, si je m’en tiens à la version longue pour cette critique, le récit tient la route et semble construit sur mesure pour ce format court (la version longue restant très brève). À travers l’histoire de son héroïne, librement inspirée de celle qui est réellement arrivée à Cedella Roman, André Marois montre tout l’enjeu des frontières aux États-Unis et fait une incursion dans un centre de détention où son héroïne rencontre d’autres détenus qui n’ont pas du tout la même réalité qu’elle, dont Juanita, une Mexicaine qui lui raconte son histoire.
Si le suspens n’est pas des plus grands (on imagine bien dès que départ que la Française sera libérée), l’histoire intéresse par son contenu et son sens politique. C’est décidément une lecture intéressante pour ouvrir les discussions!
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