Ganaëlle et sa famille habitent Ottawa depuis quelque temps déjà. En fait, ils sont venus rejoindre son père qui a fui son pays d’origine, qui se situe en Afrique subsaharienne les premiers mois ne sont pas faciles. Les cinq membres de la famille vivent, entassés, dans deux chambres de motel jusqu’au jour où finalement, ils emménagent dans une petite maison. Une vie familiale presque normale s’installe, mais une tension omniprésente commence à devenir lourde pour Ganaëlle. Elle s’intègre bien à son nouveau milieu, mais sa mère, qui ne parle pas anglais, développe une certaine amertume. Elle se choque souvent contre son ainée et cette brusquerie attriste l'adolescente.
« La confiance qui lie deux êtres, Ganaëlle, c’est ce qu’il y de plus précieux. C’est une plante qui prend beaucoup de temps à fleurir. Chaque fois qu’on l’arrose du vinaigre du mensonge, elle s’acidule. De tromperie en tricherie, l’équilibre du sol se rompt. Même les grandes pluies bienfaisantes ne suffisent pas à éviter la brulure de l’acide. »
Ganaëlle tente tant bien que mal de vivre comme tous les jeunes de son âge, mais cela est de plus en plus difficile, car sa mère surveille entre autres la façon dont elle s’habille et s’exprime. La rencontre de Ludovic complique les choses…
Roman écrit à la première personne, Entre ici et là-bas aborde différents thèmes tels que les traditions, la culture et l’immigration. La présence de nombreux dialogues et les courts chapitres plairont aux lecteurs débutants malgré la présence de plusieurs métaphore.
Le quotidien de Ganaëlle ressemble sûrement à celui que vivent beaucoup de jeunes qui ont fui leur pays pour emménager au Canada. Dans le cas de l’adolescente, l’adaptation se déroule bien, mais la vie de famille complique l’épanouissement de ses membres. Le point le plus intéressant du roman est la relation qui existe entre la jeune fille et ses parents. Malgré les prises de bec, une belle sensibilité émane des discussions entre Ganaëlle et sa mère. Les attentes diffèrent toutefois et, tout au long du récit, il devient de plus en plus facile de comprendre ce qui les éloigne une de l'autre. Quant à la relation que l’adolescente entretient avec son père, beaucoup de tendresse est sous-entendue, autant par les paroles que par les silences qui meublent les moments qu’ils passent ensemble, mais Ganaëlle sait que sa confiance est facile à perdre et elle doit faire attention. Un début d’histoire d’amour se faufile vers la fin du livre et cette dernière permet de présenter les différences culturelles entre l’Afrique subsaharienne et le Canada, ce qui n’est pas inintéressant. Bref, Entre ici et là-bas intéressera les lecteurs qui aiment les histoires dans lesquelles les relations familiales sont placées au premier plan.
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