Alors qu’il s’ennuie royalement au bureau, le détective Poulette est envoyé enquêter sur le « meurtre » de deux vaches à qui on a découpé les parties les plus appétissantes.
Quelques jours plus tard, son collègue Leboeuf vient le consulter à propos de deux hommes retrouvés morts et charcutés dans un parc. Bien que complètement différentes, leurs enquêtes ont plusieurs points communs, notamment la dextérité du meurtrier : un boucher, un vétérinaire, un médecin ? Et à quelle fin découpe-t-il ses victimes ? Le cannibalisme ? Alors que le chef Lapolice les enjoint de trouver le coupable avant que la panique ne s’empare de la population, les enquêteurs Poulette et Leboeuf mettent les bouchées doubles pour résoudre le mystère.
Avec Vachement sanglant, Éric Beauregard a concocté un roman policier humoristique court et efficace dans lequel les enquêteurs sont aux prises avec un criminel pour le moins inventif. Pour tous les lecteurs.
« Tous les noms complets que vous retrouverez font l’objet de jeux de mots. En espérant ne jamais rencontrer des parents assez idiots » nous prévient d’entrée de jeu Éric Beauregard. Et c’est en effet un des aspects les plus importants de ce récit : les inspecteurs Poulette et Leboeuf, le légiste Machabbée, la scientifique Anna-Lise Élément, la victime Joey Morand-Marchand… ne sont que quelques exemples ! Certains jeux de mots sont plus clairs que d’autres, mais tous font en sorte que le lecteur sort un moment de l’intrigue (pour admirer l’inventivité de l’auteur ou lever les yeux au ciel, selon). Oui, l’humour est chouette, mais ça crée certaines ruptures de ton (comme quand il y a des incohérences de temps verbaux), d’autant plus que l’intrigue est autrement particulièrement bien ficelée.
L’auteur dit dans sa biographie qu’il a commencé à aimer lire avec les histoires d’Agatha Christie, des enquêtes de Poirot qui le gardaient captif et que c’est ce genre de récit qu’il avait envie d’écrire. Pari réussi avec ce premier roman dont le menu est alléchant : deux meurtres, différents suspects, une référence au cannibalisme et à un potentiel tueur en série, j’étais convaincue ! En 160 pages, il fallait toutefois être capable de couper dans le gras pour ne garder que la moelle, l’essentiel, ce que l’auteur a réussi à faire presque partout. En effet, ce sont des adultes qui se retrouvent à la tête du récit, mais l’adolescente de Poulette, Blanche, est particulièrement intéressante et il semble qu’on ait voulu lui donner plus de place avec une scène de prise d’otage un peu trop rapide pour être vraiment pertinente (et crédible). N’empêche, on revient vite à l’intrigue principale, donc les indices sont bien dosés pour nous mener à une fin surprenante et bien trouvée.
P.S. Je n’ai pas les jeux de mots à la hauteur, mais j’ai tout de même fait un effort certain dans cette chronique. Avez-vous faim ?
Psssst, une suite est sortie : Compte à rebours !
Ce billet parait dans le cadre de la rubrique « mercredis réservés ». Soulières éditeur a commandité cette critique tout en laissant son contenu complètement libre. Les avis de Sophielit.ca sont toujours personnels et une bonne critique ne peut s’acheter!
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