Attention, ce livre est la conclusion de la tétralogie. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par le premier : Les fiancés de l'hiver.
Le monde semble être complètement à l’envers, des morceaux entiers d’arche disparaissent et Ophélie et Thorn comprennent qu’ils n’ont presque plus de temps s’ils veulent contrer l’Autre. Et Dieu. (Ou Dieu et l’Autre, puisqu’après tout, qui constitue la plus grande menace ?) Mais pour cela, il faut d’abord le trouver. Et leur seule piste est celle de l’Observatoire des Dérivations de Babel, où Ophélie entre comme cobaye de son plein gré et que Thorn va inspecter sous l’ordre des Généalogistes. Mais de nouveau, ils seront séparés et Ophélie devra faire cavalier seule, d’autant plus seule qu’elle a laissé son écharpe derrière et que les expériences affectent ses pouvoirs. Mais ce qui est en jeu est trop grand pour qu’elle puisse songer à abandonner…
Christelle Dabos conlut sa tétralogie de la Passe-Miroir avec une œuvre complexe qui allie psychologique, philosophie et aventure dans un univers où les apparences sont de nouveau trompeuses. Pour les grands lecteurs.
Au moment de tourner les dernières pages du roman, j’ai bien sûr ressenti une grande tristesse à l’idée de quitter les personnages et l’univers de la Passe-Miroir, mais j’étais aussi heureuse d’être arrivée au bout de cette sage de grande qualité dont j’ai toutefois préféré les deux premiers tomes.
En effet, dès le troisième on plongeait davantage dans la psychologie et la philosophie, les aventures se faisant un peu plus lentes, et Christelle Dabos continue dans cette voix avec La tempête des échos. Ce dernier tome est le plus complexe et le plus statique aussi, alors qu’une grande partie du récit se passe dans l’Observatoire des Dérivations. Oui, il fallait offrir des réponses à la hauteur des questionnements suscités tout au long de la série, mais parfois on s’égare, un peu comme Ophélie, et il y a des moments où j’ai dû faire preuve de persévérance, notamment certains passages très techniques et philosophiques où il faut s’accrocher pour comprendre… et conserver l’intérêt. Tout n’est donc pas égal dans ce roman.
J’ai aimé ma lecture parce que je suis attachée aux personnages et que je voulais savoir comment Christelle Dabos allait tout lier, ce qui se cachait derrière la disparition de parties du monde et le duel l’Autre/Dieu, mais je n’ai pas ressenti la même fébrilité, le même coup de cœur que pour les premiers tomes qui regorgent d’action et de personnages hauts en couleur. C’est peut-être ceux-ci qui m’ont le plus manqué. Élizabeth est de retour, Archibald, Victoire aussi, mais elles ne font que de courtes apparitions puisqu’Ophélie passe une grande partie du récit enfermée et isolée. Heureusement qu’elle rencontre Seconde, une jeune fille étrange qui bénéficie de permissions spéciales et fait des dessins, souvent violents, qui se révèlent prémonitoires…
Par ailleurs, Ophélie a encore pris de l’assurance et de la maturité, et fonce malgré les embuches, reconstruisant des plans au fur et à mesure qu’ils se voient détournés, comptant sur Thorn, oui, mais ayant compris qu’elle doit prendre sa place. Dans mon avis sur le tome 3, mon bémol principal venait de la relation inégale entre ceux deux héros et de l’infantilisation de la première dès qu’il est question du second. Je dois dire que cette impression a été complètement soufflée dans la lecture de ce livre-ci, qui nous montre un Thorn beaucoup plus sensible. Comme si Christelle Dabos arrive à mieux nous montrer, malgré sa froideur, à quel point l’amour que lui porte l’animiste est réciproque. Il y a de très beaux moments et leur couple devient profondément touchant. C’est ce qui m’a le plus plu dans cette conclusion qui reste, néanmoins, un incontournable à lire (c’est juste que j’ai trop aimé les deux premiers, je crois, j’ai donc été fort critique envers les autres). Cette Passe-Miroir me manquera !
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