Banni de l’Olympe à cause de son caractère pour le moins bouillant, Kilan doit montrer à Zeus qu’il se maitrise et prouver sa valeur en luttant contre les forces du chaos. D’abord seul avec sa chouette Minerve, le garçon croise rapidement la route d’Alézia, petite fille que son père, le roi Euric, a voulu sauver de la mort en sacrifiant son oncle à Chronos suite aux recommandations de son oracle. Le dieu a toutefois eu l’impression d’être floué et a envoyé ses sbires à la poursuite de la l’enfant, déréglant par ailleurs complètement les cycles des jours et des saisons. Sur le chemin de Kilan se trouvent aussi les jumeauxTok et Pok, deux cyclopes qui voient en lui une source de rançon potentielle. Essayant de les raisonner et d’aider Alézia à échapper aux monstres à sa poursuite, Kilan réalise que rétablir l’équilibre dans le monde est une excellente façon de prouver à Zeus sa valeur… mais encore faut-il que Kilan survive… et arrive à maitriser son caractère !
Entrainant ses lecteurs dans un roman d’aventures placé dans l’univers mythologique, Yves Trottier propose une intrigue qui mise sur l’action, l’humour et les fins de chapitre en « cliffhanger ». Pour tous les lecteurs, dès 11 ans.
J’avais beaucoup aimé Les tigres bleus d’Yves Trottier, dont l’action était située dans un monde rappelant le Japon ancestral. Pour l’univers en soi, pour la force de ses personnages principaux, mais aussi pour sa capacité à mettre (de façon tout à fait naturelle) en scène des batailles à quasiment chaque chapitre tout en terminant toujours ceux-ci par un suspens donnant instantanément envie de commencer le prochain. Effet Netflix, vous dites ?
C’est encore le cas ici pour la plupart de ces points forts. On retrouve l’écriture cinématographique de l’auteur, l’action sans relâche, les nombreuses scènes de bataille et un univers riche en surprises, avec le bonus cette fois d’initier les lecteurs à la mythologie avec des références à plusieurs dieux et de multiples créatures. J’ai toutefois moins accroché aux personnages. Alézia manque de consistance (en gros, elle a peur et se sauve) et les jumeaux cyclopes Pokoloris et Tokolorèse, très présents, ont un humour… particulier (mais je reconnais que dans ce cas je ne suis pas le public cible et je crois bien que ce type d’humour pourrait bien être un plus pour d’autres lecteurs). Heureusement que la dynamique entre Minerve et Kilan est sympathique et que ce dernier, avec son caractère impulsif (son « sale petit caractère » comme il refuse de l’entendre), est un héros en lequel de nombreux lecteurs pourraient se reconnaitre (et qui peut énerver certains adultes… mais bon, ce n’est pas le public cible, justement).
Le bonus ? Si c’est un livre qui pourrait faire penser à Percy Jackson avec son héros hors de l’Olympe et sa mythologie, Yves Trottier a parsemé son récit de références claires à la culture québécoise à travers des tournures de phrase, des clins d’œil à des chansons populaires (coucou Gilles Vigneault, recyclé en « vieux ménestrel ») et une version pour le moins amusante d’un célèbre poème de Nelligan par Pokoloris la poète, rien de moins !
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