Combien de pas jusqu'à la Lune ?

Née dans une Amérique qui n’était pas tendre envers les noirs et encore moins envers les femmes noires, Katherine Johnson est une femme remarquable qui a marqué l’Histoire. Dès sa petite enfance, ses parents encouragent sa passion pour les mathématiques, elle qui était avide d’apprendre et comptait les pas jusqu’à l’école avant même d’être assez vieille pour y avoir accès. Ses enseignantes aussi ont voulu la pousser pour lui donner la chance de développer son potentiel et c’est ainsi qu’elle saute de nombreuses années et termine son cursus scolaire en un temps record. Mais une fois ses études complétées, que faire ? Parce que des postes à la hauteur de ses connaissances, il n’y en a pas pour les femmes noires. Tout ce qu’elle peut aspirer à faire, c’est enseigner. Et encore, seulement dans une université pour personnes noires.

Avec ce roman qui parle du destin extraordinaire de Katherine Johnson, Carol Trébor dépeint aussi la ségrégation aux États-Unis, chaque étape de la vie de l’Américaine étant teintée par sa couleur. C’est ainsi la combattivité de la jeune femme, et de sa famille, qui est mise de l’avant dans ce récit historique qui vise les lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Katherine Johnson est un des personnages principaux du le film Les figures de l’ombre, qui présente les réalisations de trois femmes noires au sein de la NASA, et ce, bien souvent malgré et contre tous. Combien de pas jusqu’à la Lune n’est d’ailleurs pas répétitif avec le film, mais bien complémentaire puisque les trois quarts de ses pages se déroulent durant l’enfance, l’adolescence et la période étudiante de celle qui est reconnue pour son génie mathématique. Et à travers le récit, c’est tout le contexte social qui est mis de l’avant. Si la bienveillance et l’entraide règnent au sein de la famille de Katherine, ce n’est pas ainsi partout et la fillette comme ses frères et sœur sont souvent confrontés au racisme, au rejet, à la cruauté des Blancs, mais aussi à la résignation de nombreux individus noirs qui ne comprennent pas comment ils peuvent espérer mieux.

Katherine Johnson n’était toutefois pas une femme à accepter les barrières et c’est par l’exactitude de ses équations et l’ingéniosité de ses raisonnements qu’elle fait sa place, parcours fascinant à découvrir.

Le petit plus ? Si les mathématiques sont au centre de la vie de Katherine Johnson et donc très importantes dans le récit, l’autrice arrive à en parler sans faire peur et même en donnant envie d’en découvrir davantage à ceux (dont je fais partie !) qui n’en sont pas friands. Chapeau !  

Merci à Albin Michel pour le service de presse !