Sunny a toujours su qu’elle était différente. Encore plus quand elle est revenue au Nigéria avec sa famille après avoir grandi aux États-Unis. Il faut dire qu’une albinos ressort davantage au milieu d’une population noire. Mais la jeune fille porte en elle une autre différence : c’est une Léopard, elle peut contrôler la magie.
Quand elle découvre cette vraie nature, c’est tout un univers qui s’offre à elle, un monde duquel elle doit apprendre les codes, mais qui la fascine. Elle y gagne des amis, un mentor, elle vit de fantastiques aventures, mais elle doit aussi faire face à de nouvelles responsabilités… comme celle de mettre fin à la terreur d’un psychopathe.
Invitant ses lecteurs dans le monde parallèle des Léopards au Nigéria, Nnedi Okorafor signe un roman initiatique qui mêle suspens et fantastique et s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Quand on vous dit « pouvoir » et « sorcière » vous pensez aux chapeaux pointus et aux balais ? Ces représentations tout à fait occidentales sont bien ancrées dans la culture populaire, si bien que le début de ce roman-ci peut être déstabilisant. Il faut accepter de voyager, de découvrir une autre culture, d’autres référents, ce qui devient aussi une grande richesse. Oui, on parle de magie, d’enchantements et de mauvais sorts, mais d’un point de vue complètement différent grâce à ce récit qui aborde aussi la question des racines via Sunny, qui apprivoise le Nigéria après avoir grandi aux États-Unis.
Si le résumé d’Akata Witch peut rappeler d’autres récits (Sunny qui se fait deux très bons amis qui connaissent déjà l’univers des Léopards, des niveaux à atteindre, des sages qui ont chacun leurs caractéristiques et agissent comme des profs, des méchants à battre… allo Harry Potter), la lecture nous semble originale parce qu’on est immergés dans la culture africaine.
Avec les funky trains, les juju, les têtes de chèvres, les matchs de foot joués pieds nus, c’est à une réalité différente qu’est confronté le lecteur qui en oublie dès lors les ressemblances entre ce récit et les autres pour apprécier le voyage. Il faut prendre le temps de s’acclimater, le début est d’ailleurs plus lent, mais le rythme s’accélère au fil des pages, l’action se faisant plus présente alors que l’héroïne comprend ses pouvoirs et découvre le monde des Léopards, elle qui est « agent libre », soit née de parents sans pouvoir, des « agneaux ». La présence de Black Hat, ce fou qui s’attaque à des enfants, ajoute par ailleurs une bonne dose de suspens et nous garde captifs jusqu’à la finale.
Le petit plus ? C’est un livre parfait pour le confinement puisqu’on voyage en tournant les pages !
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