L’entrée au secondaire n’est pas de tout repos pour Tommy. Le garçon a toujours été reconnu pour sa capacité incroyable à oublier des choses (le laisser préparer le déjeuner est d’ailleurs une très mauvaise idée si on veut éviter que la maison passe au feu), mais on dirait que ses ennuis se décuplent alors que ses notes frôlent le plancher. Sa mère l’aide en lui offrant une montre intelligente et ses amis lui changent les idées en l’initiant aux jeux de rôle, mais il semble y avoir plus. Heureusement que les parents de Jade, sa nouvelle flamme, sont là pour l’aiguiller. Parce que Tommy aura besoin de toute son attention s’il veut résoudre l’énigme des vols qui ont lieu à l’école…
Se basant sur les anecdotes de sa propre vie, l’auteur Patrick Loranger entraine ses lecteurs dans le quotidien d’un garçon brillant à l’intelligence vive qui vit des moments difficiles au début de son adolescence étant donné son déficit de l’attention et son trouble du spectre de l’autisme. Assez long et fourmillant de détails, le roman vise les lecteurs intermédiaires et avancés.
Il y a du très chouette dans ce roman : le narrateur a un TDAH, mais on mise sur ses forces, on appuie sur ce qui fait sa différence et la façon dont il se sent, attaquant de front les préjugés de « l’élève paresseux qui ne fait rien ». Tommy est brillant, généreux et sa manie de se tromper dans les mots le rend attachant en plus d’apporter de l’humour au récit. Le trouble du spectre de l’autisme est aussi abordé et vulgarisé de façon à ce que le lecteur puisse comprendre vraiment ce dont il est question. L’auteur met par ailleurs en scène des personnages d’adultes nuancés qui évoluent au fil de l’histoire et le suspens autour des vols et l’enquête menée par les amis apporte un souffle au récit dans la deuxième partie.
Autant de points qui me donnent envie de suggérer ce livre aux adultes qui interviennent avec des jeunes qui vivent cette réalité. Toutefois, je ne suis pas convaincue que les ados embarqueront de la même façon. D’abord parce que c’est long, surtout au départ. Le diagnostic du TDAH est inconnu de Tommy, mais le lecteur le sait, lui, et toute la première partie qui raconte une panoplie d’anecdotes devient répétitive. La langue des personnages est aussi très « propre » et même si cela fait partie de la réalité des TSA, on peine parfois à croire aux ados. Bref, je ne suis pas tout à fait convaincue !
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